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Chroniques De Lectures

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13 décembre 2013 5 13 /12 /décembre /2013 07:16

Zozie, à moins qu'elle ne s'appelle Françoise, Emma ou Amélie, est en chasse... Avide d'une nouvelle vie, de changements, d'un défi, de quelque chose enfin qui comble le vide infini qu'elle promène partout où la mène ses pas. Elle pense avoir trouvé son prochain dessein en tombant, quelque part dans Montmartre, sur une étrange et fascinante petite fille. Autour d'Annie, de sa mère Yanne et de sa petite soeur Rosette flotte une aura de magie réprimée qui fascine Zozie et lui donne envie de s'installer, d'exercer son pouvoir - qui n'est pas mince - pour comprendre ce qui se cache derrière la façade de cette chocolaterie délabrée, sous le manque de fantaisie de cette femme secrète. Et sous l'influence de Zozie, peu à peu, la petite place montmartroise s'anime, la vie reprend ses couleurs et noël s'annonce magique... à condition de se souvenir que tout ce qui brille n'est pas d'or.

Quelques années après Chocolat, on retrouve Vianne et Anouk mais leur vie a bien changé. Plus de fantaisie, plus de magie douce pour embellir le quotidien et lui donner ce petit lustre doré qui fait toute la différence. Quelque chose est arrivé à Vianne transformant cette femme pleine de vie en une créature dominée par la peur, repliée sous un conformisme gris et vendant d'insipides chocolats industriels. Avec la nouvelle arrivante cependant et ses chaussures sucre-d'orge qui donne son titre anglais au roman -  la vie semble reprendre. La magie se déploie à nouveau, Vianne ranime ses fourneaux et la boutique s'emplit de merveilleux effluves mais sous ces apparences brillantes quelque chose de plus sombre se trame sans que l'on sache bien si le plus grand danger qui guette Vianne et ses filles se trouve dans l'obscurité avide et scintillante ou dans une normalité grise et sans joie.

Quel joli roman ! J'avais beaucoup aimé Chocolat et son hymne à la vie et la magie du quotidien mais je me demande si je n'ai pas préféré celui-ci, plus sombre, plus retors, avec une touche de tristesse - celle de la mère qui voit son enfant grandir et s'éloigner peu à peu - mais porté par une force de vie puissante dégageant des arômes de chocolat parfumé de cannelle et de vanille avec une touche d'orange amère. Délicieux !

Le rocher de Montmartre - Joanne Harris - Traduit de l'anglais par Jeannette Short-Payen - 2008 - Baker Street

PS : Attention, ce livre donne faim !

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8 juillet 2013 1 08 /07 /juillet /2013 21:28

Walter Hartright, jeune professeur de dessin avide de changement, se voit offrir une situation à la campagne auprès de deux jeunes filles. Peu avant son départ, il fait une étrange rencontre sur une route déserte en pleine nuit : une femme en blanc quelque peu incohérente et qui semble connaitre l'endroit même où il doit se rendre. Elle disparait sans explication et notre jeune professeur n'aura de cesse que d'enquêter sur cette apparition. L'affaire se complique lorsqu'une fois sur place, il se rend compte que nul n'a le moindre souvenir de l'inconnue et qu'une de ses élèves parle un peu trop à son coeur tendre. Or leur situation respective ne lui laisse aucun espoir - d'autant que la belle est fiancée - jusqu'à l'arrivée d'une lettre anonyme et la réapparition de la fameuse femme en blanc...

La dame en blanc, paru en 1860, est en général considéré comme un roman policier avant l'heure. Il est vrai qu'il se présente comme une enquête mais il est également et peut être surtout un avatar de roman gothique avec ses sombres desseins se tramant dans l'ombre - oui je suis grandiloquente mais ce roman le vaut bien. Car la dame en blanc est avant tout un élément de la diabolique machination qui s'ourdit autour des jeunes élèves de ce bon Hartright.

Wilkie Collins a imaginé pour ce roman, une technique narrative novatrice à l'époque et qui fait encore son petit effet - les narrations croisées. Chaque personnage à son tour apportera son témoignage, sous forme de récit, de journal, de déposition et ainsi de suite. Une technique que l'auteur maitrise à merveille et qui nous donne à lire quelques morceaux de prose absolument délicieux. Mention spéciale au témoignage de l'inénarable Mr Fairlie qui a su gagner mon coeur. Oui enfin d'une certaine façon, le personnage est suprêmement agaçant et totalement inepte mais que voulez-vous, un tel portrait mérite d'entrer au panthéon des archétypes fictionnesques.  Le comte Fosco - moins original peut être - n'en est pas moins fort intéressant dans son rôle de grand étranger manipulateur mégalomane et égocentré - presque autant que Mr Fairlie c'est dire.

Il est presque dommage que les personnages principaux ne soient pas tout à fait à la hauteur de ces faire-valoir car enfin Walter et Laura forment sans doute la couple le moins intéressant de l'histoire du roman - bon j'exagère peut être. Que tant d'agitation et de sentiments se cristallisent autour d'un non-être de la non-trempe de Laura force le respect. Au moins les méchants sont-ils compréhensibles - ils en veulent à l'argent - mais les autres ? Pourquoi diable l'aiment-ils autant ? Voilà le vrai mystère et il restera irrésolu. Le vision des femmes de Collins est confondantes de platitude, belle et sensible mais demoiselle en détresse par essence ou intelligente et énergique mais laide à faire peur. Un personnage pourrait sauver l'honneur du beau sexe s'il ne s'averrait qu'une belle femme intelligente ne puisse que sombrer dans la dépravation. Pardonnons à Wilkie son manque de goût en matière féminine pour le plaisir de découvrir un roman fort bien mené et remarquable par l'influence qui exercera ensuite sur la littérature policière anglaise. On m'a soufflé dans l'oreillette qu'Arthur Conan Doyle ne cachait pas son admiration pour Wilkie Collins et bien je l'avais deviné, retrouvant certaines manières de Doyle dans ce roman - j'ai pensé au Signe des quatre et au Cercle rouge notamment - même si Wilkie était assez loin de la maitrise de son admirateur en matière d'agencement d'intrigue. Entrainant Classique !

 

La dame en blanc (The woman in white) - Wilkie Collins - 1860 - traduit de l'anglais par L. Lenoir

Lu dans le cadre des prolongations du mois anglais organisé par Titine et Lou ET dans celui des British mystéries de Hilde et Lou (toujours) parce qu'on arrête pas les challenges et aussi pour accompagner Cryssilda Collins grande admiratrice du Maitre.

 

PS : Incipit - "Cette histoire montrera avec quel courage une femme peut supporter les épreuves de la vie et ce dont un homme est capable pour arriver à ses fins." Ce qu'on appelle une première phrase à faire peur non ?

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5 juillet 2013 5 05 /07 /juillet /2013 21:47

Ashdown, imposante propriété dominant la mer, a été dans les années quatre-vingt une résidence étudiante quelque peu bohème où se sont croisés Sarah, Teddy, Robert et tant d'autres. Douze ans plus tard, on y trouve une clinique privée spécialisée dans les troubles du sommeil, dirigée par le méticuleux et inquiétant docteur Dudden. Ce lieu a exercé et exerce encore une étrange influence sur les personnes qui y séjournent et qui toutes, à leur façon, entretiennent d'étranges relation avec le sommeil.

Les chapitres impairs de ce roman nous ramènent en 1984 alors que les pairs se déroulent en 1996, peu à peu le lecteur découvre les événements du passé et leurs conséquences dans le présent, le puzzle s'assemble et peut être certains personnages trouveront-ils enfin les réponses aux questions qui les hantent...

La pluie avant qu'elle tombe avait été un véritable coup de coeur et j'ai aimé retrouver la plume de Jonathan Coe ainsi que son talent pour brosser le portrait d'une société, d'une confrérie - les psy en prennent pour leur grade me semble-t-il ? - ou de simples personnes. Si tant est que les êtres humains puissent être simples quand on y regarde d'assez près et Jonathan Coe s'y attache de très près. Alors certes les personnages ne m'ont guère paru sympathiques et encore moins attachants mais bien campés oui, et assez fascinants avec leurs problèmes d'identité et - surtout - de sommeil. L'ambiance, très anglaise, est toujours parfaite quoique loin d'une quelquonque image d'épinal... peut être pas l'Angleterre où l'on rêverait de vivre mais la réalité toute crue. C'est sans doute ce qui a gommé pour moi l'humour que d'autres ont vu dans ce roman - car on présente Coe comme un auteur drôle que diable et la maison du sommeil est parfois cité pour son comique grinçant - Non vraiment, je n'y ai rien trouvé d'un temps soit peu drôle même sous forme ironique ou sarcastique. Est-ce une réserve ? Peut-être, mais minime dans ce cas car la maison du sommeil reste un très bon roman passionant et allègrement mené. Anglais !

 

La maison du sommeil - Jonathan Coe - 1997 - Traduit de l'anglais par Jean Pavans - Gallimard (et/ou folio)

 

Lu dans le cadre des prolongations du mois anglais (oui il est terminé depuis le 30 juin et alors) organisé par Titine et Lou.

PS : Le sommeil est un phénomène fascinant, j'ai appris des tas de choses passionantes sur la narcolepsie au passage...

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27 juin 2013 4 27 /06 /juin /2013 20:20

 

Dans le Londres huppé de la fin du XIXe siècle, le très jeune Dorian Gray fait la connaissance de deux hommes qui vont transformer sa vie. Le premier, Basil Hallward peintre épris d'absolu, est fasciné par la beauté de Dorian et insiste pour réaliser de lui un portrait qu'il considère comme son chef d'oeuvre. Le second, lord Henry Wotton, dandy cynique et esthète, semble plus attiré par le pouvoir que représente la beauté éphémère du jeune homme. Sous son influence, ce dernier en vient à souhaiter que son portrait puisse vieillir à sa place quand lui profiterait à jamais des libertés la jeunesse...

En 1889, un éditeur américain réunit le temps d'un dîner Oscar Wilde et Arthur Conan Doyle et obtint de chacun d'eux la promesse d'un roman à paraitre dans son tout nouveau Lippincott's Monthly Magazine. Ainsi virent le jour le Portrait de Dorian Gray et le Signe des quatre et si ce dernier - oeuvre de commande un peu vite expédiée - est loin d'être le meilleur Holmes, le Portrait, unique roman d'Oscar Wilde, n'est pas non plus, à mon sens, sa meilleure oeuvre.

J'étais persuadée d'avoir lu à l'adolescence l'histoire de ce maléfique portrait - énième avatar du pacte faustien - mais après relecture j'en viens à en douter. L'avais-je réellement lu et depuis oublié tout ce qui pouvait me déplaire ou à force de relever références et citations avais-je imaginé ma lecture ? Le mystère restera entier mais le fait est que cette fois, le plaisir ne fut pas sans mélange.

Certes, le style d'Oscar est bien là avec son incroyable virtuosité pour les dialogues et les aphorismes étincelants. A croire que ce Portrait n'est là que pour fournir des citations à tous les esprits un tant soit peu irréverencieux. Certes les personnages des deux "mentors" de Dorian sont des plus intéressants - mention spéciale à Lord Henry et son irresistible cynisme - quant à l'idée de départ, elle est fascinante. Mais pour autant, le traitement ne m'a pas séduite. Car aligner les aphorismes aussi piquants soient-ils ne suffit pas, au bout du compte, à tisser une histoire qui se tienne. il peut même en résulter un côté bling bling quelque peu usant à la longue. D'autant que les envolées lyrique de Dorian, sans aucun doute d'une haute portée philosophique quant au rapport entre esthétique et morale, m'ont plus que lassée par leur nombrilisme et leur auto-apitoiement. J'ai bien conscience que ce texte est codé d'une façon qui m'échappe en partie pour contourner la censure morale de la société victorienne, mais même en le sachant, j'ai eu du mal à apprécier. Reste de bien belles phrases, qui comptent sans doute parmi les mieux ciselées de l'histoire de la langue anglaise ; pour cela il sera beaucoup pardonné au dandy des dandys et moi je continuerai de lire ses contes, ses nouvelles et ses pièces car son talent de dialoguiste me séduit bien plus que ses tirades philosophiques. Intéressant (tout de même) !

Le portrait de Dorian Gray - Oscar Wilde - traduit de l'anglais par Vladimir Volkoff -1890

Lu dans le cadre du mois anglais organisé par Titine et Lou et de la LC Oscar proposée par copine Cryssilda (comment cela encore elle ? ben oui c'est mon coach billet ce mois-ci, remerciez-la) (oui je sais Oscar Fingal O'Flahertie Wills Wilde est irlandais mais il est aussi londonien comme son roman). 

PS : Et pour le plaisir, quelques réponses à la vie, l'univers et le reste par lord Henry Wotton

- What of Art?

- It is a malady.

- Love?

- An Illusion.

- Religion?

- The fashionable substitute for Belief.

- You are a sceptic.

- Never! Scepticism is the beginning of Faith.

- What are you?

- To define is to limit.”

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25 juin 2013 2 25 /06 /juin /2013 21:34

 

Sur l'île de Parla, gouvernée par la mer et ses humeurs, on raconte de tout temps l'histoire de l'homme poisson - peau blanche, barbe, cheveux noirs et nageoire scintillante - qui apparait parfois aux chanceux et leur chuchote le mot espère dans le vent. On raconte aussi que parfois il vient à terre sur deux jambes et apporte le changement à plus d'une personne. Alors quand on découvre un barbu immense échoué vivant sur la plage de Sye, les iliens s'agitent. Car la mer ne rend jamais ce qu'elle prend et sur cette île en deuil, d'aucuns se surprennent à vouloir croire aux contes...

Que voilà un livre difficile à raconter. Par sa construction tout d'abord, fragmentaire, répétitive, Parla nous est livrée en instantanés qui se chevauchent, se recoupent et finissent par se compléter. Un peu comme si le lecteur était juché quelque part au dessus de l'île et bombardé de visions. Par son style ensuite - intensément poétique - qui épouse à la fois le rythme de la mer, ses marées, ses mouvements sans cesse recommencés, toujours différents et les turbulences du vent. Ce vent du nord qui bouscule les maisons, fait chanter les fenêtres et joue à cache cache avec les cheminées. Ses personnages enfin, chaleureux ou rugueux, taiseux ou bienveillants mais tous blessés et prêts à mettre dans l'apparition de l'homme poisson - à leur raison défendante parfois - tous les espoirs irrationnels que l'homme nourrit parfois pour la magie du changement. 

Un peu désorienté au départ, on se laisse bientôt emporter par ce rythme, ce ressac, ce vent salé et par cette île surtout - personnage à part entière - qui telle une divinité marine veille sur ses habitants et les protège autant qu'elle le peut des caprices de la mer si changeante et parfois si cruelle. Magique !

Les reflets d'argents (The silver dark sea) - Susan Fletcher - excellement traduit de l'anglais par Stephane Roque - Plon - 2013

Lu dans le cadre du mois anglais organisé par Titine et Lou et en LC avec copine Cryssilda avec qui je partage clairement une admiration marquée pour dame Susan.

PS : Après débat, enquête et vérification auprès de l'auteure (merci Cryssilda) - Cette île est forcement d'outre manche - y'a des pub  et des scones - mais d'où exactement ? il s'avère que Parla est bien un avatar de plusieurs îles écossaises. Soupir d'aise...

PPS : Une fois sur l'île, vous ne voudrez plus en partir, enfin c'est l'effet que cela m'a fait en refermant le livre. 

PPPS : De la même auteure dans ces pages : Le bûcher sous la neige, La fille de l'Irlandais

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23 juin 2013 7 23 /06 /juin /2013 11:12

Dans l’Angleterre edwardienne de l'immédiat avant première guerre mondiale, trois familles se croisent : les Schlegel, jeunes intellectuels idéalistes et esthètes qui ne sont pas sans rappeler le Bloomsbury group, les Wilcox, famille de "bâtisseurs d'empire" solides, étroits d'esprit, conventionnels et pécuniairement ambitieux et enfin les Blast représentant la frange la plus basse de la classe moyenne, relativement éduqués mais pauvres et déclassés.

Helen éprise d'absolu, Margaret plus pratique, Henry totalement imbu de sa personne et de son jugement, Leonard miné par l'aspiration à une autre vie et quelques autres se retrouvent liés par le hasard, la curiosité et des intérêts bien mal compris. Mais  tous peinent à se comprendre ou même échouent totalement tant ils ont de difficultés à surmonter leurs préjugés, croyances et automatismes de classe.

Ce roman de Forster - un de mes auteurs préférés entre tous - a eu un effet surprenant sur moi. J'ai adoré cette peinture sans concession mais pleine d'humanisme d'une société anglaise en pleine mutation et en même temps certains propos, certaines positions - des Wilcox en particuliers soyons claire - m'ont fait l'effet d'une friction de papier de verre sur un coup de soleil... tellement irritant que j'en aurait hurlé. J'ai d'ailleurs fini le livre en marchant de long en large énervée comme un chat avant l'orage. (désolée pour les métaphores mais quand il faut, il faut). Wilcox préfigure avec sa bonne conscience et son argent roi, un discours dominant qui me révulse, celui qui personnalise l'économie en oubliant les hommes, celui qui transforme la solidarité en assistanat ou le partage en piratage. Et je ne vous parle même pas de son discours hypocrite sur les rapports homme femme... rien de nouveau me direz vous ? non rien. On retrouve les thèmes qui ont obsédé à la même époque des écrivains aussi différents que Tolkien et Lawrence et plus tard Zweig : l'abandon à la fois du progrès humaniste et spirituel et de la préservation du passé et de la nature au profit de l'industrie et de la brutalité. Et c'est presque pire ! Après un siècle d'espérance, nous voici de retour au point de départ. Et avec tristesse, je ne peux qu'approuver Margaret constatant que l'idéalisme a besoin d'un minimum de confort matériel - d'argent donc - pour s'exercer et chacun de redouter les lendemains qui déchantent.

Alors certes le talent de Forster est de ne jamais forcer le trait et d'éviter toute caricature. Ses personnages ne sont ni bons, ni mauvais et finalement c'est bien la force unificatrice de Meg qui dominera - à sa façon -  les préjugés diviseurs d'Henry. Après tout, peut être reste-t-il un peu d'espoir pour l'esprit. Attention chef d'oeuvre !

Retour à Howards End - E. M. Forster - 1910


Lu dans le cadre du mois anglais organisé par Titine et Lou et de la LC Forster... d'hier (OUI JE SAIS !) L'avis de Karine, de Chinchilla , de Shelbylee... enjoy et si vous aimez Forster mes billets sur Maurice (Le coups de coeur de coup de coeur), Avec vu l'Arno et La route des Indes.


PS : Je promets que le rapport avec Tolkien n'est pas aussi tiré par les cheveux que certaines mauvaises langues pourraient le penser lisez plutôt, page 295 de mon édition « Pourquoi l'Angleterre n'a-t-elle pas de grande mythologie ? Notre folklore ne va pas au delà d'un certain raffinement et c'est à la flûte grecque qu'ont été confiées nos plus grandes mélodies pastorales. Si profonde et si vraie que soient notre imagination native, elle parait avoir échoué sur ce point. Elle s'est arrêtée aux sorcières et aux fées, sans force pour donner la vie à un coin de moisson ou nommer, dans le ciel, une demi-douzaines d'étoiles. L'Angleterre attend toujours le grand poète qui lui donnera une voix, ou, mieux encore, les mille poètes mineurs dont les voix iront féconder notre langage ». Il arrivait Edward, il était presque là...

PPS : J'ai relevé bien des citations dans ce merveilleux roman mais j'étais trop énervée pour les transcrire, shame shame et double shame...

PPPS : Les Schlegel, deux soeurs et un frère plus jeune, sont inspirés je pense de la famille Stephen qui avec Forster est semble-t-il à l'origine du Bloomsbury group et dont les deux soeurs Vanessa et Virginia devait devenir sous d'autres noms, des plus célèbres...

PPPPS : J'ai revu après avoir refermé le roman, l'adaptation éponyme de Ivory (1992) et elle est toujours aussi excellente...

PPPPPS : vous avez quelquechose contre les post-scriptum ?

 

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20 juin 2013 4 20 /06 /juin /2013 21:34

http://lanouvellebibliotheque.com/wp-content/uploads/408.jpegVoici donc venu le temps du drame, de la folie et de la mort, celui de la pièce la plus célèbre de Will le barde. Vous en donnerais-je le pitch ? Oui ? Hamlet, prince de Danemark, croise une nuit, le spectre de son père. le feu roi lui révèle que son frère l'a assassiné pour lui voler son trône et épouser sa femme - oui la mère d'Hamlet donc, suivez un peu - et réclame vengeance. Pour accomplir le voeux du spectre, Hamlet décide de feindre la folie, à moins qu'il ne soit réellement devenu fou...

La tragique histoire d'Hamlet prince de Danemark, puisque c'est là le nom complet de la pièce, est parue sous la version que nous connaissons en 1601 mais Shakespeare travaillait cette histoire qui devait le fasciner, depuis de nombreuses années et en avait écrit au moins une version beaucoup plus courte. Tragédie des tragédie, c'est une histoire de bruit et de terreur, pleine de traitrise, de sang et de poison, d'une horrifique modernité pourrait-on dire. Mais ce qui en a assuré le succès à travers les siècles, c'est le verbe magnifique du Barde et là tout se complique. Car avec William, je suis victime de la malédiction des traductions, elles m'apparaissent invariablement lourdes, pompeuses, poussives même quand les vers originaux sont magiques. (Ce qui évidemment ne signifie pas que je les lis facilement, je prends donc une version bilingue, je lis les vers anglais, puis la traduction française, puis à nouveau l'anglaise. Tout cela ralentit quelque peu la lecture mais en vaut la peine sachez-le). Et là - instant magique - au détour d'une page, on tombe sur quelques vers que l'on reconnait aussitôt - car Shakespeare est sans aucun doute le fournisseur officiel du monde en matière de citations. Alors je vous passe la plus célèbre - cette scène où il dialogue avec le crâne d'un homme qu'il a connu bien vivant - mais tant d'autres me plaisent tout autant ou plus encore.

'Tis now the very witching time of the night,

When churchyard yawn, and hell itself breathes out

Contagion to this world. Now could I drink hot blood,

And do such bitter business as the day

Would quake to look on.

Plus loin, divine surprise, cette phrase que l'on connait par coeur mais que l'on ne s'attendait pas à trouver dans la bouche d'Ophélie.

There’s rosemary, that’s for remembrance.

Pray you, love, remember.

Ces vers évoquent irrésistiblement pour moi Sparkling cyanide (Meurtre au champagne), un de mes romans christiens tout préférés où un bouquet de romarin invoque le spectre d'une jeune morte. En vérité, c'est dans les roman d'Agatha que j'ai rencontré Will...

Laissons pour le moment Hamlet, Ophelie, Laerte et Horatio à leurs crimes et tourments - ils vous attendent depuis plus de quatre siècles déjà, dépêchez-vous donc - et terminons en beauté...

and by a sleep to say we end

The heart-ache and the thousand natural shocks

That flesh is heir to - 'tis a consummation

Devoutly to be wish'd. To die, to sleep -

To sleep, perchance to dream.

Hamlet - William Shakespeare - 1601

 

Lu dans le cadre du mois anglais organisé par Titine et Lou et de la LC "Will ou Agatha"... d'hier, oui oui je suis en retard. Ce n'est quand même pas une surprise si ?

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17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 20:40

Jusqu'à sept ans, Evie n'a connu que sa mère, la fantasque et aimante Bron, et les rues grises de Birmingham. La mort soudaine de sa mère l'arrache à son cocon urbain pour la jeter dans les bras d'une famille qu'elle n'a jamais vue mais qui lui ouvre les porte d'un nouveau monde - un village gallois - où elle est l'étrangère aux cheveux roux - souvenir d'un père dont personne ne parle mais que tous connaissent - mais aussi l'enfant perdue de Bron, fille du pays dont les racines plongent profondément dans cette terre. Bien des années plus tard, Evie sur le point d'être mère rêve à cette enfance pleine de fantaisie et de joie mais aussi de peur et de drame...

Le bûcher sous la neige, de la même auteure, fut pour moi un coup de coeur absolu, c'est donc avec beaucoup d'espoir mais aussi une certaine appréhension que j'ai ouvert le premier roman de Susan Fletcher. Rassurez-vous, je ne fus pas déçue. Certes ce roman est sans doute moins abouti que Le bûcher mais la magie de l'écriture toute imprégnée d'une nature exubérante est bien au rendez-vous, tout comme le talent pour donner vie à des personnages profondément humains. On retrouve aussi sa fascination pour les constructions puzzle, mêlant par petites touches époques et personnages jusqu'à révéler une toile étonnamment fraiche et précise d'un village, d'une ferme, d'une famille, d'une enfant enfin, différente, ardente et confiante, trop peut être. Un très beau roman qui annonce avec chaleur le talent d'une auteure à suivre. Lumineux !


La fille de l'Irlandais (Eva Green) - Susan Fletcher - traduit de l'anglais par Marie-Claire Pasquier - Plon - 2006

 

Lu dans le cadre du mois anglais organisé par Titine et Lou (D'accord oui j'avoue, c'est mon premier billet du mois et nous sommes pourtant le 17, shame on me dix fois de suite) et de la LC Susan Fletcher avec Cryssilda (à qui vous devez ce billet, elle est convaincante la copine). Sylire, Val et Emmanuelle ont lu Un bûcher sous la neige.

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 21:48

placeaprendre.jpegDans la pimpante bourgade de Pagford, la mort soudaine d'un conseiller paroissial, plus qu'une tragédie du quotidien, marque une redistribution d'influence dans la politique de la ville. Autour de la place du défunt, charismatique et progressiste, aspirations et intrigues vont allègrement s'enchevêtrer, remuant la fange que cache toute petite ville, fut-elle proprette, et faisant ressortir le pire bien plus que le meilleur chez tout un chacun...

Alors tout d'abord un mot sur l'inévitable comparaison avec le célébrissime Harry, je confirme donc que Une place à prendre n'a rien à voir avec les aventures du jeune sorcier, tout au plus peut-on noter que l'auteure excelle toujours dans le maniement de personnages adolescents. Quant à l'idée que ce nouveau roman donnerait dans la noirceur pour rompre avec les précédents "livres pour enfants" de l'auteure, je suis un tantinet surprise. Rappelons que le cycle en question commençait par un jeune garçon témoin du meurtre de ses parents, élevé sous un escalier par une famille indigne qui l'affamait et le maltraitait ... arrêtons nous là, certains n'ont pas encore lu la suite (j'ai des aveux).

En toute honnêteté, j'ai d'abord hésité devant ce pavé de 700 pages, un peu refroidie par les critiques négatives qui m'étaient tombées sous les yeux. Fort heureusement, dès la première page la magie Rowing a de nouveau fonctionné et j'ai dévoré ce foisonnant roman en deux temps trois mouvements - bon disons trois jours et n'en parlons plus. J'y ai retrouvé ce que j'aime chez cette auteure, une construction impeccablement huilée, un style plus que plaisant et des personnages magnifiques sinon sympathiques (ce qu'ils ne sont pas dans l'ensemble, autant prévenir tout le monde), crédibles, vivants, réels, dotés, quelque soient leurs âges ou leurs conditions, d'une voix, d'un ton, d'un langage unique et impossible à confondre.

Alors oui c'est noir, noir comme une comédie de moeurs où l'hypocrisie ordinaire va exercer ses ravages, ceux de l'égoïsme, de l'indifférence et de la médiocrité. Car la plupart des acteurs ne sont que cela, ordinaires, et sans doute est-ce ce qui dérange. Seraient-ils des tueurs assoiffée de sang, on pourrait les détester en paix. Mais non, ce ne sont dans l'ensemble que de banals citoyens, ni vraiment bons, ni franchement mauvais, tout occupés à faire triompher qui sa cause qui son intérêt sans trop de soucier des dégats collatéraux que ceux-ci concernent des inconnus ou leur propre famille - et le retour de bâton sera pénible pour tous. Du moins pendant un temps car tout bien considéré, les conséquences seront bien loin d'être équitablement réparties et certains sont plus que d'autres marqués pour souffrir. Et la description féroce que Rowling fait de la société anglaise et de ses problèmes - conflits sociaux, pauvreté, division de classe, drogue, solitude adolescente, impuissance des services sociaux, que sais-je encore - coupe un tantinet le souffle, tant par sa justesse que par sa cruauté. Ce n'est d'ailleurs pas le moindre de ses tours de force d'avoir réussi un portrait si intimement anglais et si évidemment universel, car l'histoire pourrait se passer n'importe où, dans une de ces petites villes coquettes et prospères où il ne se passe jamais rien. 

Terminons malgré tout sur une note moins sombre, car étrangement j'ai trouvé ce roman obsédant, passionant mais certainement pas déprimant car s'il y a du drame, il y a aussi de l'espoir et quelques pointes d'humour bienvenues qui contribuent à l'équilibre de l'ensemble. Mention spéciale à une des plus belles crises de la quarantaine féminine que j'ai eu l'occasion de lire. Magistral !

Une place à prendre - J.K. Rowling - 2012 - traduit de l'anglais par Pierre Demarty

Lu dans le cadre du match de la rentrée organisé par Prime Minister que je remercie pour ce beau cadeau et comme l'impose cet exercice, je lui attribue 18/20 car, pour moi, on frôle le chef d'oeuvre. 

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4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 18:25

Murray, professeur de littérature de l’université de Glasgow, entend consacrer son année sabbatique à la réhabilitation d'un poète écossais méconnu pour lequel il nourrit une véritable fascination. Ledit poète, hippie bon teint des années soixante-dix porté sur tous les excès, a trouvé une mort plus ou moins étrange à 25 ans sur une île perdue du nord de l'Écosse et Murray espère éclaircir quelques pans de son histoire personnelle. Cette recherche, a priori toute professionnelle, va très vite se transformer en une véritable quête dont on ne sait bientôt plus qui est le véritable sujet, Archie Lunan, le poète, ou Murray Watson, le chercheur....

De vieux livres poussiéreux, des cartons pleins de documents fanés et une enquête littéraire... Que demander de plus pour être heureuse quand on est une dévoreuse de livres patentée ? Je vous le demande, et je réponds, une île écossaise et c'est quasiment le bonheur.

Je redoutais un peu cette lecture car on m’avait parlé d’une histoire ennuyeuse. Mais pour moi la narration est plutôt bien maîtrisée, démarrant sur le modèle du Whodunnit façon dame Agatha ce qui, bien entendu, m'a tout de suite accroché : entretiens avec les amis du défunt – plus ou moins sincères, recoupements, contradictions, complications personnelles de l’enquêteur qui s’identifie de plus en plus au poète, voyage enfin sur le lieu de sa disparition ; cette île écossaise à la nature omniprésente et dangereuse et sans le moindre pub ! L’exploration un peu distanciée du passé se transforme peu à peu en une poursuite de la vérité un rien échevelée, doublée d’une vraie quête identitaire. Les personnages, pas forcément très sympathiques, se révèlent suffisamment complexes pour éveiller l’intérêt, l’évolution de Murray – à l’immaturité confondante, toujours prêt à rendre le monde entier responsable de ses propres carences et à condamner la paille dans l’œil du voisin quand il ferait bien se surveiller la poutre qui se dissimule dans le sien, est particulièrement fouillée. Mais les personnages secondaires, un frère probablement plus intéressant que le héros, un témoin clé muet ou trop prolixe, d’autres encore, forment une galerie plutôt variée dans laquelle les femmes se taillent la part du lion, les personnages féminins étant de loin les plus forts et les plus positifs du roman. Une belle réussite écossaise et littéraire !

De vieux os (Naming the bones) - Louise Welsh - Metailié - 2011 - traduit de l'anglais (Ecosse) par Celina Schwaller

Lu dans le cadre du célébrissime (et désormais pratiquement clos) prix kiltissime organisé par Dame Cryssilda Collins dont voici l'avis

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