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Chroniques De Lectures

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5 mai 2013 7 05 /05 /mai /2013 17:42

hadji-mourat.pngEn 1852, le chef de guerre Hadji Mourat, lieutenant le plus redouté du chef de la résistance Tchétchène à l'annexion russe du Caucase, passe soudain dans le camp du Tsar. Vraie réddition, changement d'allégeance, effet délétère d'une vendetta jamais réglée avec l'Iman Chamil ? Les autorités russes s'interrogent, tergiversent... Comment traiter cet homme rigide et vertueux sur qui ils ne savent comment assurer leur prise ?

Tolstoï peint, autour de ce simple changement de camp, une impressionnante évocation d'un conflit qui brasse dans ses tourments des populations aussi différentes que possible, du simple paysan russe enrôlé pour 25 ans jusqu'au Tsar de toutes les Russies, le désolant Nicolas 1er, en passant par de jeunes nobles désargentés en quête d'aventures, de simples cultivateurs tchétchènes avides de tranquillité, des courtisans prêts à tous pour plaire ou des religieux fanatisés. Pendant huit ans, L'écrivain devenu ascète ne cessera de revenir à ce court roman qui au-delà de ses qualités littéraires – le style de Tolstoï est d'une limpidité qui touche au sublime selon moi  - esquisse une image saisissante des origines de l'antagonisme russo-tchétchène autant qu'une critique sans concessions de la cruauté et de l'hypocrisie des pouvoirs* – car ici le Tsar et l'Iman sont renvoyés dos à dos, seuls personnages foncièrement négatifs d'un récit qui stigmatise essentiellement l'aveuglement de ses acteurs.

L'écrivain se met d'ailleurs lui-même en scène dans le personnage du jeune Butler, officier réfugié dans le Caucase pour éviter de se ruiner définitivement au jeu et trouver un sens à sa vie. Pages cruelles que Tolstoï vieillissant et pacifiste se sert à lui-même, quand son avatar se sent apaisé et heureux simplement d'être en vie au retour d'un coup de main sur un village tchétchène, laissant derrière lui loin de ses yeux et de sa pensée, des maisons en feu, des animaux massacrés, des vergers rasés et les humains attardés, morts. Hadji Mourat clôt en quelque sorte la boucle ouverte avec les Cosaques en 1863, un des premiers romans de l'auteur qui mettait en scène - mais de façon plus intimiste - ses jeunes années d'officier égaré dans le Caucase.

Ce beau récit, évocateur en diable et très documenté, rappelle d'une certaine façon la Guerre et la Paix mais en version épurée et concentrée dans cette langue précise et puissante mais lumineuse qui est la marque du maître. Epique.

Hadji Mourat - 1912 - Leon Tolstoï - traduit du russe par Jean Fontenoy et Brice Parain - Folio classique 2004

PS : La plupart des personnages de ce roman sont historiques, ce qui m'a valu une bonne plongée dans wiki et consort : la guerre du Caucase est un vaste sujet encore plutôt brulant aujourd'hui.

PPS :  Hadji Mourat, le roman ou la longue nouvelle à votre convenance, sera non seulement publié après la mort de Tolstoï (selon ses désirs) mais en version expurgée en Russie (mais pas dans le reste de l'Europe) des passages touchants à la personnalité du Tsar Nicolas 1er.

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27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 22:20

Olenine, jeune noble désenchanté quitte Moscou pour s'engager comme officier dans l'armée du Caucase. Il aspire à changer de vie, à laisser derrière lui les jeux d'argent et de séduction, tout ce qui lui parait vain et dépravé dans l'existence oisive qu'il a mené jusqu'alors. Arrivé au Caucase, il s'installe dans un village cosaque et est rapidement séduit par la vie saine, pauvre et proche de la nature qu'il voit se déployer autour de lui, pureté incarnée à ses yeux par la fille de ses logeurs, la belle et vigoureuse Marion, mais celle-ci est déja fiancée...

A côté de Guerre et Paix ou d'Anna Karénine, cette oeuvre de jeunesse de Tolstoï apparait très courte mais elle est aussi d'une incroyable fraicheur. La construction beaucoup plus linéaire que celle de ses grands romans en fait un roman plus ramassé, centré autour d'un seul thème et l'explorant en détail. En un sens ce qui caractérise les cosaques se retrouve dans les scène de chasse et de vie paysanne vécues par Levine dans Anna Karénine et qui m'avaient enchantées. Il y a une sensualité dans ce contact avec la nature, la texture de la végétation, son odeur, les bruits de la traque amenant le chasseur à la méditation sur lui-même et le sens de la vie. C'est dans un de ces moments là qu'Olénine fera l'expérience d'un bonheur soudain et absolu sans autre raison que de se trouver là :

"Et soudain un monde nouveau se découvrit à lui. Le bonheur, le voici, se dit-il à lui-même, le bonheur consiste à vivre pour les autres. C’est clair. L’homme a reçu un appétit de bonheur ; donc cet appétit est légitime. En le satisfaisant égoïstement, c'est-à-dire en recherchant pour soi richesse, gloire, commodités de l’existence, amour, il peut se faire que les circonstances ne nous permettent pas de satisfaire nos désirs. Ainsi ce sont ces désirs qui sont illégitimes, et non l’appétit de bonheur. Alors, quels sont les désirs qui peuvent toujours être satisfaits, en dépit des conditions extérieures ? Lesquels ? La charité, le renoncement."

Une profession de foi qui trouve sa source dans l'aspect autobiograhique de ce récit. Car c'est bien une des aspirations essentielles de Tolstoï que ce renoncement absolu - il tentera toute sa vie de controler ses appétits et même à plusieurs reprise de renoncer à tous ses biens au grand dam de sa famille. Un très joli roman donc qui tout en décrivant avec chaleur et précision un mode de vie aujourd'hui disparu - celui des cosaques - porte déjà quelques traits essentiels de la pensée de l'auteur, le tout dans une langue lumineuse. Magnifique ! 

Les cosaques - Tolstoi - 1863 - traduit du russe par Pierre Pascal

PS : Je cherchais la poésie des cosaques chez Alexandre (Pouchkine) et sa fille du capitaine (très joli roman d'aventure dont je vous parlerai quelque jour) et bien je l'ai trouvé chez Léon, les écrivains russes sont plein de surprise...

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9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 17:40

Dans le Moscou huppé de la fin du XIXe, la jeune Kitty est aimé par Lévine, un grand propriétaire Terrien mais admire Vronsky, séduisant officier qui papillonne dans les salons et profite de ses succès sans aucune intention de s'engager. Jusqu'au jour où Vronsky rencontre par hasard la femme d'un haut fonctionnaire de Saint-Petersbourg, une femme du monde vertueuse, très attaché à son fils mais qui semble étrangement troublée par l'admiration du jeune officier...

Résumer Anna Karenine semble un rien inutile, tout le monde connaissant plus ou moins l'histoire de ce célèbre adultère. Pourtant ce roman est bien autre chose que cela. Les destins croisés d'Anna et son mari, de Vronski, des Oblonski, des Stcherbatski, de Levine et de tous ceux qui gravitent autour d'eux forment un tableau impressionant du mode de vie, des aspirations et des compromissions de la noblesse russe de cette époque. Le tout brassé en un roman ambitieux et passionnant auquel les éléments autobiographiques ajoutent une authenticité et un intérêt certains. L'auteur a en effet mis beaucoup de lui-même dans le personnage de Levine, ses interrogations sans fin, sa soif d'absolu, ses contradictions, ses réflexions philosophiques, ses rapports compliqués tant avec ses paysans qu'avec ses pairs. Personnellement c'est le personnage que j'ai préféré suivre. Avec Anna j'ai eu plus de mal, comment aimer une femme qui après avoir pris une décision courageuse, s'en déteste tellement qu'elle fait tout pour être malheureuse. Même si le personnage est complexe et intéressant, je n'ai pas pu la trouver attachante. Pas plus que Vronski d'ailleurs, trop froid et superficiel malgré la passion qui va ronger sa vie. A côté de ce coupe archétypal, Kitty en dépit de sa jeunesse fait preuve d'une humanité et d'une décision qui force le respect et rappelle bien sûr son modèle, la comtesse Sophie, qui fut la femme et le grand amour de Tolstoï. Oblonsky lui-même et son irrésistible jovialité est un animal social et politique tout à fait fascinant malgré ses inconséquences. Ceci pour parler de ceux qui m'ont particulièrement marqué. 

Résumons nous, des personnages véritablement vivants, un cadre fascinant, un style magnifique : un roman fort et dense dans lequel le talent de Tolstoi éclate à chaque page, fournissant aux lecteurs des sujets de méditations pour un bon moment voire plus. Attention chef d'oeuvre !

Anna Karenine - Leon Tolstoï - 1877

 PS: lu dans le cadre de la lecture commune organisé par Cryssilda, à peine en retard vraiment très peu par rapport à ma productivité bloguesque du moment...

PPS : J'ai noté des tas de citations pendant ma lecture, quel homme ce Léon quand même, peut être pas exactement sympathique mais quel écrivain vraiment...

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25 janvier 2012 3 25 /01 /janvier /2012 21:18

Pour notre rencontre "Lire et Délires" du mois de janvier, nous avons choisi le thème "coup de coeur de l'un des membres", chacune ayant normalement fourni une liste de cinq de ses chouchous - bon dix pour moi, j'ai du mal à me restreindre. Une bien jolie liste que nous avions là ma foi, plutôt éclectique et dans laquelle j'ai choisi un coup de coeur de Marie, Ce Maître et Marguerite donc, dont j'avais entendu parler mais sans vraiment savoir à quoi m'attendre. Même après avoir lu ce billet, vous ne saurez toujours pas à quoi vous attendre devant cet objet textuel non identifié à la fois satire sociale, dénonciation politique, roman fantastique, farce cruelle, parodie grotesque... Je pourrais continuer mais cela risquerait de faire un tantinet énumération.

Donc résumons-nous, le diable débarque un beau jour à Moscou, accompagné de ses démons familiers, Béhémoths le chat, Fagot le chantre, Azazello le tueur et Hella la sorcière... A eux cinq, ils vont semer une pagaille indescriptible dans la ville s'en prenant principalement au monde intellectuel et artistique moscovite. Du moins pour ce qui est de ses représentants les plus hypocrites, corrompus, intéressés, menteurs et autres péchés divers largement encouragés par un régime - jamais nommé bien évidemment, le roman a été écrit dans les années trente - dont on sent la présence écrasante en filigrane dans l'usage du discours unique, des disparitions habituelles et des slogans obligatoire. Peut être aussi dans l'endroit où se retrouve quasiment toutes les victimes - fort peu sympathiques il faut l'avouer - des farces infernales, l'hôpital psychiatrique - faussement bucolique - où un certain Stravinsky soigne ses patients à grand renfort de calmants divers. Fort heureusement les notes de bas de page - abondantes - sont là pour nous éclairer sur les non moins abondantes références - littéraires, politiques ou musicales - maniées par l'auteur. Car qu'allaient donc faire Stravinsky ou Rimski dans cette galère, on se le demanderait si les précieuses notes n'étaient là pour nous apprendre leurs positions - spirituelles ou matérialistes par exemple - expliquant le rôle que Boulgakov leur attribue dans cette histoire.

Entrelacés à ce thème central, deux autres fils conducteurs forment la trame du roman, d'une part le récit du jugement de Pilate et de la crucifixion raconté tant par le diable lui-même que par un roman peut être déjà brûlé et l'histoire d'amour entre le maître et Marguerite - le maître n'étant autre que le romancier de Pilate et Marguerite, son amante, en quelques sortes le choix du diable. A ce sujet le bal de Satan dans la troisième partie du roman est à mon sens le moment le plus magique de cette oeuvre avec son faste décalé, ses morts célèbres qui se lèvent, ses fontaines de champagne et de cognac et son atmosphère onirique.

Ce n'est qu'assez tard dans le roman, que ces fils conducteurs se rejoignent et que les desseins de l'auteur s'éclaircissent, peut-être faut-il éviter de se poser trop de questions en cours de lecture mais se laisser porter par le récit en s'accrochant aux patronymes compliqués des personnages russes - parlez-moi des noms infernaux, tellement plus faciles à retenir. Le style est excellent, allègre, parfois poétique, nourri de littérature, le Faust de Goethe au premier chef mais pas uniquement tant s'en faut. On se prend à sympathiser avec les démons, à compatir avec Pilate et à envier les sorcières au sabbat. Classique et inclassable (oui elle était facile mais comment résister ?) 

Le Maitre et Marguerite - Mikhail Boulgakov - 1942 - Traduit du russe par Claude Lagny, révisé par Marianne Gourg. Robert laffont 1993

L'avis de karine

PS : Sherlock Holmes dans une de ses aventures (Wisteria lodge si je ne m'abuse) démontrait le lien indissoluble entre le grotesque et l'horreur et c'est bien le cas ici. Les farces grotesques, souvent drôles, sont toujours sur le fil, prêtes à basculer dans le drame, le feu et le sang. 

PPS : Higelin avait lu le Maître et Marguerite avant d'écrire Champagne, je ne vois pas comment il pourrait en être autrement... La nuit promet d'être belle car voici qu'au fond du ciel apparait la lune rousse...

   

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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 06:00

 Eugène Onéguine est un roman en vers d'Alexandre Pouchkine écrit entre 1825 et 1832. Roman en vers ! Je vous vois frémir : Quoi, encore un de ces livres bizarres voire poussiéreux voire illisibles, héritage d'un passé révolu ! Et que nenni... Les vers de Pouchkine sont d'une limpidité, d'une fluidité qui vaut toutes les proses et son ton est renversant de modernité. Mais revenons au sujet. Eugène donc est un dandy né, gâté, blasé, revenu de tout. Lassé de la vie oisive et oiseuse qu'il mène en ville, il se retire à la campagne et devient par désoeuvrement l'ami intime du jeune poète Lenski. Ce dernier le traîne chez les Larine, des voisins qui aimeraient fort marier leurs deux filles Olga et Tatiana...

Évidemment je ne vous dirais pas que c'est une histoire joyeuse ou optimiste, nous parlons d'un roman russe du XIXe que diable, mais justement ce qui fait le charme de ce roman c'est ce contraste entre une écriture légère et lumineuse et une histoire d'autant plus sombre qu'il n'est pas question ici de destin mais bien de bêtise humaine, ou disons d'inconséquence. Car les personnages sont seuls responsables de ce qu'il advient d'eux par goût de la provocation, entêtement ou frivolité. Le cadre tant naturel que social est rendu de façon merveilleusement vivante, quant au style, il est simplement sublime d'élégance et de limpidité. De temps à autre l'auteur lui-même s'adresse au lecteur commentant la vie de celui-ci ou de celui-là, la comparant à la sienne avec une prescience assez troublante puisqu'il devait justement connaître le destin de l'un d'entre eux. Mais j'en dis déjà trop (quoique avec les classiques, il est bien difficile de garder secret le fin mot de l'histoire) mieux vaut vous laisser découvrir cette merveille, car c'en est une, par vous même. Enchanteur !

 

Eugène Onéguine - Alexandre Pouchkine - 1825-1832 traduit (bellement) du russe par Jean-Louis Backès - Folio classique

 

L'avis de Karine, ma glamoureuse colectrice, celui de geishanellied'autres ?

 

PS : Alexandre Pouchkine étant mort en duel, (au pistolet) c'est un compte-double pour le challenge nécrophile que j'oublie toujours de mentionner dans mes billets, ce qui est mal très mal !

PPS : Qu'a-t-il écrit d'autre Alexandre ? ça m'intéresse moi...

PPPS : J'ai déjà envie de le relire tss tss !

 

Une petite citation juste pour le plaisir :

Quand nous laisseront s'épanouir

Chez nous la civilisation,

Avec le temps (S'il faut en croire

les tablettes philosophiques,

Nous attendrons bien cinq cent ans),

Nos chemins seront transformés.

La russie sera traversée

Par tout un réseau de chaussées ;

Des ponts de fonte franchiront

Les cours d'eau sur de larges arches ;

Nous déplacerons les montagnes ;

Nous auront des tunnels hardis

Et la chrétienté construira

Une auberge à chaque relais.

  

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7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 21:46

Dans la seconde moitié du XIXe siècle à Saint-Pétersbourg, un jeune étudiant désargenté décide de commettre un crime pour sortir de la misère et assurer son avenir, justifiant son action par l'inutilité et le caractère répugnant de sa victime. Malheureusement le plan si bien planifié se révèle semé de chausse-trappes et d'imprévus et Rodion Romanovitch Raskolnikov peine à garder le contrôle tant des événements que de ses propres actes...

Crime et châtiment est une oeuvre assez déroutante, extrêmement moderne par ses propos et son point de vue, mais représentative d'une certaine écriture XIXe étalant à profusion des interrogations morales sur le mode exalté. Ce roman psychologique avant la lettre explore les esprits tourmentés d'une galerie de personnages plutôt variés et dans l'ensemble assez peu ragoûtants. Leurs affrontements sont souvent grandioses et certains dialogues relèvent de la pure grandeur mais j'ai eu beaucoup plus de mal avec les longues séances d'introspection exaltée qui m'ont plus d'une fois menée à l'interruption volontaire de lecture. Pour y revenir cependant car c'est un roman qui ne se laisse pas plus facilement qu'il ne se lit.

Je comprends que Raskolnikov ait exercé une telle fascination sur les lecteurs et les écrivains, aujourd'hui on pourrait parler d'archétype, cet étudiant révolté, en rupture avec les valeurs de son milieu, amoureux des idées et de l'esprit au point d'en oublier son corps, affamé jusqu'à la transe, ennemi du sentiment au nom de la grandeur, quelque forme qu'elle puisse prendre fut l'un des premiers d'une longue série. Son chemin de croix tient du rituel initiatique version rude, avec au bout du chemin une possible rédemption qui ne peut venir que de l'amour, amour de Dieu ou amour des hommes à moins que le propos soit justement de montrer que les deux choses sont si indissociables que renier l'une c'est renier l'autre. D'autres personnage peuvent faire figure d'archétype, Sonia la prostitué malgré elle en sainte pécheresse, Loujine l'abjection faite homme, Svidrigaïlov le noceur qui voit, lui, sa rédemption lui échapper et trouve la seule issue possible, Porphyre l'enquêteur psychologue s'appuyant plus sur sa compréhension de l'homme que sur les faits brutes. Assez ironiquement, les seules personnages sympathiques, Dounia et Razoumikhine, sont finalement les moins intéressants, présents seulement pour faire avancer l'histoire qui tournerait vite au chaos intégral s'ils n'étaient pas là pour l'ancrer dans une certaine normalité... comme dans la vie peut être. Une chose est certaine, je ne regrette pas de m'être attaquée à ce sommet et je suis tout aussi heureuse d'en avoir terminé mais il me fournira certainement longtemps en sujets de comparaisons et méditations interminables et je garderai en mémoire certains moments de pure magnificence littéraire. Russo-monumental !

 

Crime et châtiment - Dostoïevski - 1866 - traduit du russe par D. Ergaz. (traduction de la pléïade) - folio classique

 

 

PS : L'édition folio classique est dotée de magnifiques ligatures typographiques qui ont beaucoup troublé la camarade de lecture Karine, dont vous pouvez lire l'avis ici.

PPS : Si j'en crois la camarade Isil, qui s'est plongée dans Guerre et Paix à l'occasion de la semaine russe, la consommation de vodka frappée peut être heureusement associée à la lecture des grands auteurs russes... Une astuce que je note pour l'avenir.

PPPS : Lu justement (et in extremis) dans le cadre de la semaine russe organisée, je crois, par la camarade-pota Cryssilda (corrigez-moi si je m'égare)

PPPPS : Et pendant que j'y pense, ce roman va parfaitemetn s'inscrire dans mon challenge nécrophile (car je suis bien entendu inscrite au challenge nécrophile de ma twin-camarade fashion.


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