Anna jeune interne en médecine a perdu sa mère à quatorze ans. De passage dans la vieille maison familiale, elle découvre l'écritoire maternelle et à l'intérieur une longue lettre inachevée, destinée à celui qui fut le premier grand amour de cette mère perdue : son professeur de lettre alors qu'elle avait dix-sept ans et lui vingt de plus. Avide d'en apprendre d'avantage, Anna entame une sorte de quête, interrogeant sa grand-mère, sa tante, des amis perdus de vue, tentant à travers cette histoire d'amour de donner de la substance à une ombre...
J'ai eu envie de découvrir Florence Noiville dont on m'avait vanté l'écriture et ce fut une excellente idée. Dans une langue tout en finesse et élégance, l'auteure explore les rapports mère fille avec délicatesse, ajoutant à l'équation la mort à un âge où une fille n'envisage pas encore sa mère comme une personne à part entière (si tant est que ce jour vienne), encore moins comme une femme. En filigrane, on devine les préjugés et les pressions à l'oeuvre autour de cette jeune fille du passé, en marge par son obstination à vivre au grand jour un amour sinon interdit du moins plus que mal perçu. Un moment dans une vie - seulement cela car plus tard vint le mariage et les enfants - mais un moment assez fort pour marquer à jamais. Un très beau contrepoint où les voix de la mère et la fille se répondent et s'entrelacent, dans une vaine tentative pour expliquer l'inexplicable, ce lien - l'attachement - qui relie deux êtres. Doux-amer !
L'attachement - Florence Noiville - Stock - 2012
Les avis de Laure et de Solenn que je remercie pour le prêt.
PS : cela faisait longtemps que je n'avais pas utilisé mon bouton livre voyageur tiens, ça fait plaisir !