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Chroniques De Lectures

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2 février 2008 6 02 /02 /février /2008 09:12
duchesse-bloomsbury.jpgToute sa vie Helen Hanff a voulu connaitre l'angleterre, celle de la littérature. Comme elle n'en avait pas les moyens elle a jeté un pont épistolaire sur l'atlantique, achetant ses livres à Londres pendant vingt ans et nouant de réelles relations d'amitiés avec le personnel de SA librairie sise au 84 Charing cross road.
Quelques années plus tard, alors qu'elle désespère de connaître le succès en tant qu'auteur de théatre, la publication de sa correspondance avec cette librairie et notament avec son plus cher ami Franck Doel lui offre le succès tant attendu et l'occasion d'arpenter enfin les rue de son Londres. Le temps a passé cependant, Franck est mort et la nostalgie est bien là mais l'Angleterre aussi, celle dont elle a toujours rêvé !

J'ai tellement adoré 84 Charing cross road (ce doit être le livre que j'ai le plus acheté dans ma vie, proselystime oblige !) que je ne pouvais certes pas manquer le journal de voyage de Helen. Et ce furent de bien agréables retrouvailles. Sans doute la magie de la correspondance et de cette amitié si particulière manque un peu, mais la verve de l'épistolière reste intacte. Son humour "new yorkais" allié à une hypocondrie digne de Woody Allen soi-même rendent le choc culturel américano-british joyeusement savoureux et son amour des livres nous permet de découvrir une autre Angleterre sous le clinquant ou le misérabilisme à la mode. Un beau voyage à recommander aux admirateurs de la spitrituelle Helen Hanff.

Un grand merci à Flo qui me l'a gentiment prêté.

La duchesse de Bloomsbury street - helen Hanff - 1973 - Payot 2002
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19 octobre 2007 5 19 /10 /octobre /2007 19:43
rohtghost.jpgL'écrivain des ombres marque la naissance d'un des plus fameux doubles littéraires de Philip Roth, le tout jeune écrivain Nathan Zuckerman, plus tard narrateur vieillissant de la trilogie américaine.
Le roman s'organise en quatre chapitres étrangement disparates et pourtant intimement lié autour d'un thème : la signification profonde de l'état, à moins que ce ne soit du métier ou encore de la fonction d'écrivain !

Dans le premier chapitre, le narrateur explore l'écrivain comme modèle, à travers sa rencontre avec son maître en écriture et s'attarde sur la distance qui se révèle entre l'homme et le personnage public ou rêvé lorsque passant de la lecture à la vie, l'élève "voit" réellement le maître.
Dans le second il s'attaque à une question en quelque sorte indissociable de l'oeuvre de Roth : Que signifie donc être un écrivain juif ? Peut-il rester lui-même et explorer son propre univers quand la communauté qui l'a soutenu, encouragé et porte d'une certaine façon son identité, l'investit de ses attentes et lui assigne, ou plutôt tente de lui assigner, des devoirs envers sa famille, sa communauté, mais aussi tous les juifs ? Questionnement qui trouve son point d'orgue lorsque la propre mère de Nathan, affolée par les réactions négatives à une nouvelle de son fils, lui demande tout bonnement s'il est vraiment antisémite. Se rendant compte à moitié de l'absurdité de la chose mais incapable de renier en bloc les opinions d'une communauté qui donne tout son sens à sa vie. Il n'y a que Roth pour vous faire rire avec un sujet pareil, à la fois absurde, profond, cynique et déchirant.
Le troisième chapitre permet à notre narrateur en plein délire de projeter la question sur une jeune femme qu'il a brièvement croisé chez son fameux "maestro". Il imagine sous le physique fascinant de la belle étrangère une Anne Franck rescapée de Belsen qui, apprenant sur le tard la survie de son père lors de la publication de son fameux journal, choisit de garder le silence pour laisser à son témoignage "posthume" toute sa force d'impact sur la prise de conscience post-holocauste. Quite à renier son identité et se condamner elle-même à une infinie solitude. Etrange avatar de l'agneau sacrificiel offrant son identité au monde d'après-guerre !
Le dernier chapitre enfin boucle la boucle et revient sur le quotidien du "célèbre écrivain" et ce qu'il peut avoir d'invivable pour son entourage.  Est-ce cela finalement être écrivain : donner son temps et son âme à l'écriture en lui sacrifiant tout et d'abord ses proches ?
D'une construction plus rigide que les romans de la trilogie américaine, L'écrivain des ombres est dans un premier temps un peu destabilisant voire frustrant.  Le changement de focale à chaque chapitre prive de chaleur humaine les marionnettes de Roth, à l'exception notable de Zuckerman et de sa famille, et les maintient à mon sens à l'état d'archetypes. A l'arrivée pourtant, ces personnages mettent en scène une très belle réflexion sur le métier d'écrivain et sur la signification profonde d'un tel engagement envers soi-même, avec ses contraintes et ses ruptures. Remarquable !

L'écrivain des ombres - The ghost writer - Philip Roth - 1979 - Gallimard 1981 - traduit de l'anglais par Henri Robillat.
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13 avril 2007 5 13 /04 /avril /2007 16:52

Il y a des livres comme ça ! Avant même de les avoir terminés, j’ai envie de les relire. De voir comment ce que j’avais compris s’articule avec les nouveaux éléments de l’histoire. La construction des romans de Philip Roth se prête particulièrement à ce type de relecture et ce roman-ci plus encore. Dans cette histoire à tiroir, chaque nouvelle séquence jette un jour surprenant sur les précédentes. Peu à peu le puzzle se forme sous nos yeux, époustouflant.

Bien sûr c’est la société américaine qui se trouve encore une fois minutieusement disséquée dans ses contradictions, ses hypocrisies, ses haines, son communautarisme et son sacro-saint respect des conventions, changeantes en apparence mais profondément vissées dans la conscience collective. Dans un pays qui prône par-dessus tout la liberté individuelle, Philip Roth épingle les risques encourus à vouloir se dégager de ces contraintes de groupe, de ce qu’il appelle « la donne reçue à la naissance ».

Bien d’autres sujets se croisent autour de ce thème central en fonction des flash-back, digressions, intrusions diverses dans la vie des personnages, mais toujours on en revient au carcan du regard des autres. Avec une grande subtilité et une puissance impressionnante Roth nous convie cette fois encore à une plongée sans concession dans l'Amérique contemporaine.

Après une carrière universitaire brillante et une vie personnelle et familiale plutôt harmonieuse, Coleman Silk au seuil de la retraite se trouve au centre d’une cabale l’accusant de racisme. La réaction du vieil enseignant à ce complot somme toute assez ridicule surprend tout le monde par sa violence, y compris ceux qui avaient participé aux ragots. Trop tard cependant, Silk démissionne et se coupe du monde. Mais pourquoi cette indignation si brutale, cette haine mal maîtrisée, Nathan Zuckerman, sans l’avoir vraiment voulu, se retrouve le confident de cet homme peu commun et petit à petit il va percer les secrets d’une existence hors norme.

Exceptionnel !

l'avis de Loupiote, de livrovore et plein de chose sur ce roman et tout Roth chez les chats.

La tâche - The human Stain - Philip Roth - 2000 - (traduit par José Kamoun 2002)

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17 mars 2007 6 17 /03 /mars /2007 09:55

Après Pastorale américaine, je n’avais qu’une hâte retrouver Philip Roth. J’avais pensé aborder des romans plus anciens et puis finalement je me suis laissée tenter par un autre volume de la trilogie américaine et autant le dire tout de suite je me suis régalée !

De nouveau c’est de mémoire et de fantômes qu’il s’agit. Le translucide et récurrent Nathan Zuckerman rencontre un vieil ami qui lui raconte au cours de six longues soirées d'été la vie de son frère mort depuis 30 ans.

Ira a été un enfant malheureux, jeune juif pauvre orphelin de mère livré à un père brutal… Devenu un jeune adulte inculte et violent, l’idéologie communiste lui ouvre pendant la guerre le chemin de ce qu’il pense être la maturité et l’accomplissement de soi. Son pays étant ce qu’il est, Ira tout en professant des idées progressistes dissimule à tout le monde son engagement formel. Il mène sa vie comme un combat de tous les instants, éternellement insatisfait malgré la réussite, la notoriété, un mariage flatteur avec une star, lui le pauvre est arrivé. Mais ou ? Juste assez haut pour se sentir tomber ! Écartelé entre l’idéalisation d’un engagement total, austère et des appétits plus terre à terre. Il finit par se perdre broyé par la concasseuse du McCarthysme, trahit, traître, seul !

Après la famille idéale et l’intégration, l'auteur demonte un autre pan du rêve américain, celui de la liberté de conscience, d’opinion et d’expression dans les Etats-unis d'après-guerre. Il se perd en digressions infinies et ellipses virtuoses dans un tourbillon d’idées et de vies entrecroisées et contre toute attente brosse au final un portrait étonnamment net de cette société où les convictions aussi sincères et généreuses soient-elles mènent à l’hypocrisie, la dissimulation, puis la peur voire la trahison. Un superbe roman brillant, bavard, décapant… humain aussi !

J'ai épousé un communiste - Philip Roth - 1998 - Gallimard 2001 - traduit de l'américain par José Kamoun

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17 février 2007 6 17 /02 /février /2007 00:00

La première impression quand on commence Pastorale américaine c’est un foisonnement qui part dans tous les sens. Et puis on se rend compte qu’on est accroché, qu’il y a un chemin à parcourir où chaque étape a une raison d’être et une signification. Il parait que c’est normal pour un roman de Roth mais voilà, c’est mon premier, je découvre.

Ce livre se présente donc comme un enchevêtrement de récits à posteriori. Les protagonistes ont vécu et sont en quelques sortes restés à une époque qui est de l’histoire pour nous : l’Amérique des année quarante à la fin des années soixante - les trente glorieuses ! le tout formant quelque chose comme l’histoire d’une famille mais peut être pas une famille en particulier… Juste une famille, quelque chose de volontairement banal, le plus banalement américain possible. Ici est mise en scène la très grande aspiration à l'intégration, au mythique « melting pot » d'une Amérique sanglée dans les communautarismes.

C’est l’histoire d’un naufrage, celui de cette famille, de toutes les familles ou de l’idée qu’elles se font d’elles-mêmes. C’est l’histoire d’un fantasme vécu. Tous les désirs conscients, toutes les aspirations du personnage central ont été exaucés. Puis, il y eu un matin. Et petit à petit sa vie a perdu toute réalité. Il croyait avoir fondé la famille américaine idéale dans la maison américaine idéale. Être le patron idéal d’une usine idéale ! Et il se retrouve seul comme il l’a toujours été, simplement il le sait !

On le plaindrait presque cet homme qui s’accroche à ses souvenirs pour se dire que non, il n’a pas rêvé, que tout cela ne pouvait pas être faux, que tout était vraiment comme il le voyait, que ce sont les autres qui sont aveugles, qui ont oublié, qui se trompent enfin. Ils ne peuvent pas, ils n’ont pas le droit de nier la merveilleuse existence qu’ils ont partagé !

Les ruines en flamme du rêve américain voilà ce que nous offre Philip Roth ! Une gravure sur acier poli à l’acide sulfurique.

Et le pire de tout, c’est que par le jeux de la construction du récit, on sait depuis le début du roman qu’il a recommencé. En homme qui a perdu la foi mais s'agenouille pour prier qu’elle revienne ! Alors que tout était brisé, détruit, ruiné jusqu’à l’essence même, il a tout remonté, quasi à l’identique, une famille américaine modèle, banale jusqu’à l’écœurement… en apparence !

 

Pastorale américaine - Philip Roth - Gallimard - 1997 - traduit par Josée Kamoun

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6 février 2007 2 06 /02 /février /2007 09:41

Voilà un livre difficile à raconter... Je l'ai lu parce que je suis tombée sur le début dans un magasine. D'habitude je ne lis jamais les extraits, ça m'ennuie. Là j'étais dans l'avion, il fallait rentabiliser ! Bref j'ai lu les premières pages et j'ai accroché. A cause du style bien sûr mais aussi parce que rien de ce que je lisais ne ressemblait à la critique lue dans le même magasine : un mystère ! Et maintenant je vais faire la même chose, rien de ce que je pourrais écrire sur ce roman ne ressemblera à ce que vous y lirez... il y a des livres comme ça !

On a parlé de cette histoire comme DU roman du 11 septembre... peut être ! C'est en tout cas l'histoire d'un deuil, un deuil collectif puisque c'est celui de chacun. celui d'Oskar, huit ans,  celui de sa mère, de ses grands parents, des gens qu'il rencontre dans sa tentative de donner du sens à ce qui n'en a pas... celui de sa ville traitée comme un personnage à part entière... C'est aussi l'histoire d'un sauvetage auquel chacun contribue à sa façon : celui d'un enfant drôle et attachant, à moins que ce ne soit celui de son grand-père inconnu... ou de New York !

Je suis tombé sous le charme de cette écriture multiforme,  de ces personnages qui se rencontrent sans s'en apercevoir, de cette interrogation aussi sur l'inexplicable, l'injustifiable, la quête du sens... Oskar porte un espoir immense auquel sa lucidité ôte toute réalité mais il poursuit, déterminé, jamais crédule vers sa reconstruction.

Quant aux parti-pris typographiques de ce roman qui ont parfois déplu, pour moi cela lui donne une touche concrète un peu destabilisante qui sert plutôt bien l'histoire.

Intense, tendre, étonnant...

Extrèmement fort et incroyablement près - Jonathan Safran Foer - Edition de l'Olivier - 2005 - traduit de l'américain par Jacqueline Huet et Jean-Pierre Carasso.

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7 janvier 2007 7 07 /01 /janvier /2007 16:48

Tout d'abord, je tiens à rendre hommage aux chats de bibliothèque qui ont élu Hémingway au rang d'aristochat. Grâce à cette élection, j'ai enfin lu cet auteur, ce qui ne m'était jamais arrivé et aurait pu ne pas se produire, allez savoir ! Voilà donc une lacune comblée.

Bon, J'ai peut-être fait une erreur en choisissant de commencer par "Les neiges du Kilimandjaro". Les nouvelles ne sont pas mon genre préféré et je ne peux pas dire qu'elles m'aient emballée. Certes l'écriture a une puissance d'évocation incroyable, les situations sont extrèmement visuelles, les personnages prennent vie en trois mots et quart, sublime ! Mais tout cela au service d'histoires qui pour la plupart m'ont ennuyée. J'en retiendrais deux, la première qui donne son nom au recueil, et "l'heure triomphale de Francis Macomber" : Toute deux me semblent plus abouties avec des personnages vraiment consistants et une intrigue en filigrane qui suscite l'intérêt...

Bon la prochaine fois je lis un roman...

Les neiges du kilimandjaro suivi de Dix indiens et autres nouvelles - Ernest Hemingway - Folio - 1946 pour la traduction française - traduit de l'anglais par Marcel Duhamel

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3 décembre 2006 7 03 /12 /décembre /2006 08:33

Illyria est un domaine enchanteur qui offre à une poignée d'artistes triés sur le volet une retraite idyllique. Pendant quelques semaines écrivains, compositeurs, peintres et sculpteurs sont les invités studieux de la luxueuse résidence et peuvent se consacrer entièrement à leur art, loin des contingences stérilisantes de la vie quotidienne. Évidemment le séjour comporte quelques règles, quelques contraintes mais n’est-ce pas normal. Ainsi pense Janet "Belle" Smith. La publication de son premier livre, un recueil de nouvelles, lui a valu la prestigieuse invitation et elle est bien décidé à en tirer tout le parti possible. Au fil des jours la fréquentation des autres pensionnaires va l'amener à voir les choses, les gens et elle-même différemment.

Comme toujours avec Allison Lurie, le lecteur est mené par le bout du nez, tout en douceur à travers les faux semblants, les images, les mensonges habituels de chacun. Lire ses livres me fait penser au déballage d'un paquet cadeau, on soulève une à une les couche de papier de soie, pour trouver...quoi ? Ici ce sont les "Artistes" (noter la majuscules) leurs contradictions, leurs mensonges, à moins que ce ne soit le regard des autres, celui de Janet, le nôtre, qui fausse tout... Et c'est bien de cela qu'il s'agit : comment le regard des autres peut-il fausser toutes nos perceptions, y compris sur nous-même, nos proches, nos envies.

Ce n'est sans doute pas le meilleur roman d'Allison Lurie. En 1969 elle élaborait encore son univers et n'avait pas la maîtrise qui fait la force de "Liaisons étrangères" ou de "La vérité sur Lorin Jones", mais c'est un de mes préférés. A cause de son sujet sans doute, le rapport entre l'artiste et l'inspiration puis la création. Cette "retraite" studieuse aussi qui fait tant fantasmer : si j'avais le temps, si je n'avais pas à m'occuper des enfants, si..., si… Je l'écrirai ce roman, je me mettrais à la peinture ! si...

Une lecture fraîche et délicieuse et une bonne invitation à méditer...

Des gens comme les autres - Allison Lurie - Rivages - 1969

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19 novembre 2006 7 19 /11 /novembre /2006 12:04

 Attention livre culte. Un livre culte c'est comme un film du même nom, certains adorent sans condition ni réserve, les autres ne comprennent absolument pas pourquoi et, soit s'indignent (mais c'est nul), soit s'apitoie mi-amusé, mi-perplexe ! J'ajoute, pour aller un peu plus loin, que lors des nombreuses conversations-débats-pinaillages sur le sujet auxquels j'ai participé, nous n'avons jamais réussi à tomber d'accord sur un point essentiel, un chef d'oeuvre peut-il être un film/livre culte ? Je tiens pour le non, un chef d'oeuvre peut s'aprécier même si on n'aime pas vraiment le genre ou le sujet : du style, je reconnais les qualités littéraires et/ou cinématographiques mais bon j'accroche pas : le culte c'est plutôt j'adore, je déteste, ou je ne comprends rien de rien à ce qui vous conduit à parler de ce truc avec autant de passion !?!?

Bref et après cette un peu longue intro, j'en reviens à un de mes livres cultes, 84 charing cross road... Ce n'est pas un chef d'oeuvre, en fait c'est tout juste un livre... En 1949, Helen Hanff, écrivaine de théatre sans succès, lectrice passionnée et anglophile déterminée décide de commander ses livres en Angleterre... elle est à la recherche de certains titres qui ne se trouvent pas facilement aux Etats Unis et  de plus, en raison du change, les prix port compris lui semble proches du ridicules... elle répond donc à l'annonce d'une librairie londonienne spécialisée dans les livre d'occasion... et c'est le début d'un échange de lettre étonnant, ébouriffant, drôle, émouvant, incroyable, hilarant... (merci madame la marquise !)

Au travers de ces commandes Helen va d'abord découvrir le livre comme objet, les pages, les reliure, le papier de ces ouvrages la ravissent mais de plus elle va vivre une amitié littéraire avec son correspondant et à travers lui avec la librairie elle-même et l'Angleterre fantasmée qui hante son imagination... Et puis c'est un livre sur les livres, comment résister à cette passion pour la littérature - Et oui, ça m'a fait lire des choses que je n'aurais jamais lu sans cela (aurais-je su que ces livres existaient) un genre de blog avant la lettre en somme....

84 Charing Cross Road - Helen Hanff - éditions Autrement - 1970 (2001 pour l'édition française)

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12 novembre 2006 7 12 /11 /novembre /2006 09:21

Voilà un livre intensément réjouissant, une seule réserve peut être : à déconseiller si vous faire un régime ou peut être tout simplement si vous avez le moindre souci d'ordre alimentaire... Ici vous serez jugés et condamnés en deux coup de cuiller à pot. Ici toute les perversions culinaires sont méticuleusement mises à nu et analysées froidement comme les perversions sexuelles qu'elles sont,  du moins tel est l'avis de l'héroïne et franchement la contredire semble légèrement au-delà des possibilités de l'homo sapiens moyen.

Jasmine March est un "chef" au sens culinaire du terme, elle pratique l'art noble de la cuisine depuis aussi longtemps qu'elle se le rappelle, ses livres se vendent mais sans plus car malheureuse dans son époque, Jasmine est une adpepte de la cuisine "plaisir", du beurre, de la crème, du chocolat, de l'onctueux, du savoureux, du gouteux,  bref des calories... et ça c'est tout sauf tendance... Autour d'elle le monde semble s'écrouler, une fille aerophage qui refuse tout aliment solide, un mari rattrappé par un démon de midi macrobiotique (hilarant), une amie boulimique au régime sec, un éditeur qui l'abandonne pour cause de calories superfétatoires, un agent qui "boufferait de la merde pour peu qu'elle soit nappée de chocolat" et j'en passe. Une autre se résignerait à concocter des recettes lights pas elle... le public a droit à sa vérité et au plaisir de manger, ça ne se passera pas comme ça... A la limite du gore mais épatant... (toute prise de poid consécutive à la lecture de ce livre est indépendante de notre volonté et ne saurait nous être reprochée)

L'art d'accomoder les restes - Nina Killham - Fleuve noir Pocket - 2002

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