1 février 2007
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En ce tout début du XXe siècle, Vienne, capitale de l'empire Austro-hongrois, est un des fleurons de l'Europe. François-Joseph règne, les arts et les sciences sont à l'honneur, Freud a déjà publié plusieurs livres, Klimt fait scandale bref un âge d'or qui ne laisse pas encore présager le chaos à venir.
L'inspecteur Rheinhardt, chanteur lyrique à ses heures, est confronté à une mort des plus étranges. Une jeune médium à la mode est retrouvée morte dans son salon fermé à clef : une balle en plein coeur. Suicide ? C'est l'hypothèse la plus plausible mais dans ce cas où est l'arme, mieux où est la balle ? Une intervention surnaturelle est-elle envisageable ? Sur cette pente glissante, l'inspecteur est fermement retenu par son ami Max Lieberman médecin psychiatre adepte des théories freudiennes et fermement décidé à envisager les possibilité scientifiques les plus modernes sans se laisser jeter de la poudre aux yeux par quelque superstition que ce soit, serait-elle à la mode !
Une très bonne histoire menée tambour battant sur un canevas trépidants où les points de vue des différents acteurs se succèdent formant une mosaïque prenante. Les personnages sont bien campés avec une épaisseur tout à fait satisfaisante pour ce qui est le premier opus d'une série : les carnets de Max Lieberman. Le cadre somptueux de la Vienne du tournant de siècle est bien exploitée. Un très agréable moment de lecture qui laisse présager une série des plus passionnantes.
J'ai particulièrement apprécié les exercices de déductions en série de Max, directement inspirés de la méthodes Sherlock Holmes mais teintés de psychanalyse : savoureux clins d'oeil à son illustrissime contemporain !
Affaire à suivre...
L'avis de Chimère
La justice de l'inconscient - Franck Tallis - 10/18 - Grand détectivves - 2005
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polars-rompol
26 janvier 2007
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Vous avez une soirée à tuer tranquillement ? un coup de blues ? une grande fatigue ? je vous prescrit un petit Stéphanie Plum sous la couette et hop ça repart !
Stéphanie tient de l'anti-héro, de l'ado attardée, du bouledogue et de la mascotte porte-bonheur. Ancienne acheteuse de lingerie fine au chômage depuis plusieurs mois, il lui faut de l'argent et vite ! Ses meubles y sont déjà passés, sa voiture est sur le point d'être saisie, son frigo est archi-vide... Si elle ne trouve pas du boulot, elle perdra son appartement et sera contrainte de réintégrer le pavillon familliale et ça pas question !
Grâce à un petit chantage familial, notre spécialiste ès lingerie se retrouve donc employée de son cousin Vinnie, agent de cautionnement judiciaire - en langage clair elle se retrouve chasseuse de prime. Bien sûr elle n'a aucune idée de comment s'y prendre, mais elle est têtue, elle connait tout le monde dans ce coin pourri du New Jersey où elle est née et elle compte sur la chance des débutants... et ça décoiffe !
Ce premier épisode des aventures de Stéphanie Plum met bien en place la série, présentant les personnages qui vont devenir récurrents et s'approfondir au fil du temps. L'intrigue est prenante voire palpitante et ce coin d'amérique a un côté familial-émigré atypique tout à fait réjouissant. En plus c'est à mourir de rire bien que les épisodes suivants soient probablement encore plus drôles... Une très bonne série mais attention elle rend accro !
Les aventures de Stéphanie Plum traduites en français sont pour l'instant au nombre de neuf...
La prime - Janet Evanovich - Pocket - 2004 (en français)
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polars-rompol
23 janvier 2007
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Le septième opus des enquêtes de soeur Fidelma nous entraîne encore une fois au coeur de l'Irlande du VIIe siècle de notre ère.
A la suite d’un attentat perpétré dans sa capitale sur la personne d’un chef de clan venu négocier, le roi Colgu de Muman est en passe de perdre son trône. De plus des reliques sacrées liées par la tradition à la famille régnante et à la paix ont mystérieusement disparues. Le royaume de Muman est au bord du chaos. Une seule solution pour préserver la paix, découvrir qui se cache derrière cette série de méfaits.
Sœur Fidelma de Kildare, sœur du roi et dalaigh (avocate) de renom est confrontée encore une fois à une enquête difficile et, selon la loi irlandaise, elle a neuf jours pour présenter ses preuves. Les aventures de Fidelma et Eodulf sont un must pour les amateurs de polars historiques, et si en plus vous aimez, comme moi, le haut moyen-âge et les traditions celtiques, alors là... Ses enquêtes sont toujours vigoureusement charpentées et juridiquement subtiles. La toile de fond historique est admirablement exploitée et les personnages plutôt attachants. Cette nouvelle enquête approfondit l’exploration du sud-ouest de l’Irlande médiévale mais laisse présager de nouveaux voyages pour Fidelma vers les royaumes ibères et le pèlerinage de saint Jacques du champ des étoiles… autant dire que j’attends le prochain épisode avec impatience !
Le sang du moine - Peter Tremayne - 10/18 - 2006
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polars-rompol
20 janvier 2007
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Tokyo, hiver 1878, en pleine réforme de ce qui s'appelera plus tard l'ère du Meiji, l'ex-samourai Tosode, en rupture de ban comme tous ses pareils, cherche à survivre dans un monde qu'il ne reconnait plus.
A la suite d'une altercation avec de jeunes journalistes qui le trouve un peu tiède dans son rôle de vendeur de journaux à la criée, Tosode fait la connaissance du jeune et ambitieux reporter Suzuki. Il se retrouve embarqué de plus ou moins bon gré dans l'enquête que ce dernier mène sur la disparition d'un célèbre acteur de Kabuki. Qu'est-il arrivé à Yoshido, vedette principale du théatre Nakashina ? quelle malédiction poursuit ceux qui l'ont approché. Les meurtres se multiplient, laissant deviner des enjeux beaucoup plus complexes que prévu.
Une intéressante excursion dans le Japon du XIXe siècle en pleine mutation assortie d'une intrigue policière assez prenante : que demander de plus ? Peut être un peu de plus de couleur dans la peinture du Tokyo de l'époque et un peu plus de profondeur dans les personnages. Il est vrai que comme le veut ma malédiction personnelle j'ai commencé par le second épisode des aventures de Tosode. Tel quel, ce roman reste un bon moment de polar.
Les aventures de Tosode sont pour le moment au nombre de trois, dans l'ordre "L'oeil du daruma", "Crime au Kabuki" et "La geisha de Yokohama".
Crime au Kabuki - Charles Haquet - Le masque collection Labyrinthe - 2006
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polars-rompol
15 janvier 2007
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Une jeune hôtesse d’accueil est retrouvée assassinée dans un bois non loin de Moscou. Depuis quelques temps, elle affirmait à qui voulait l'entendre qu’on lui avait volé un cauchemar... La jeune femme avait la réputation d'être alcoolique et instable, ceci expliquant peut-être cela.
Mais quand l’inspectrice Anastasia Kamenskaia reprend le dossier, elle se rend vite compte que l’enquête a été étrangement menée. De plus elle apprend que la mafia a infiltré son service. De quoi lui compliquer singulièrement l'existence, jusqu’à mettre en danger sa vie et celle ses proches peut être !
Je suis partagée au sujet de ce roman, d’un côté j’ai trouvé l’intrigue bien ficelée et le personnage de Kamenskaia sympathique et intéressant. Ses aptitudes froidement analytiques et manipulatrices, son fonctionnement baroudeuse café au litre-clopes à tout va, le tout tempéré par une constitution plutôt fragile en font un flic atypique auquel on s’attache volontiers. De plus la peinture des rouages de la justice dans le Moscou d’aujourd’hui est des plus pittoresque. Mais les autres personnages m’ont semblé un peu inconsistants, difficiles à distinguer les uns des autres. Le cadre est trop flou à mon goût. L'histoire se passe à Moscou mais la ville n’est guère présente, c’est dommage.
Une série qui mérite sans doute une seconde chance, je me laisserai à nouveau tenter par les enquêtes de l’astucieuse Nastia…
Les avis plus enthousiastes de Cuné et Valdebraz
Le cauchemar – Alexandra Marinina – Points seuil – 1997 - traduit du russe par Galia Ackerman et Pierre Louvain
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10 janvier 2007
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12:00

1965, dans une petite ville du sud de la suède, une femme est retrouvée morte assassinée au fond d'une écluse. Elle est là depuis peu mais la police se heurte à un problème : Impossible d'identifier la victime.
Martin Beck et son équipe sont appelés en renfort. Qui donc est cette femme que personne ne semble connaitre ? Et bien sûr comment retrouver, puis confondre son meurtrier ? L'affaire traine au point d'en devenir une obsession pour les enquêteurs jusqu'au jour où...
Un bon roman policier, un rien désuet peut être, qui m'a beaucoup rappelé Simenon, et notament Maigret tend un piège, un de mes préférés. L'intrigue est solide et bien construite, les personnage interessants : pour les amateurs de polars-détente !
Roseanna - Maj Sjöwall & Per Wahlöö - 10/18 - 1965 (traduit du suédois par Michel Deutsch)
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polars-rompol
25 décembre 2006
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Pendant la période dite de la "renaissance carolingienne", Charlemagne s'est entouré de tous les savants, érudits, lettrés, penseurs possible. Son idée : restaurer l'étude et la connaissance des auteurs latins et grecs, et faire de l'empire latin d'occident qu'il tente formellement de restaurer un centre rayonnant de la pensée et du christianisme. L'abbé Erwin le saxon est l'un de ces érudits. Proche d'Alcuin, il est plus particulièrement charger de restaurer les textes sacrés dans leurs versions officiellement acceptées par l'Eglise.
Mais Erwin est aussi un missus domini, un "envoyé du maître". Lorsqu'il est en mission d'inspection pour le souverain, il détient tous les pouvoirs... et cela compend le devoir d'enquêter sur tout mystère, délit ou malversation qui pourrait corrompre l'autorité royale.
En cette année 796, Erwin et Childebrand sont donc envoyés à Autun pour inspecter la région et régler un différent entre le comte et l'évêque du lieu. Mais à peine arrivés, ils sont confrontés au meurtre du vicomte Aldric, parvenu au passé des plus trouble. De plus des bandes de brigands semblent contrôler une partie du territoitre, mais est-ce bien de "brigands" qu'il s'agit ou d'une révolte. Et dans ce cas, qu'est-ce qui a provoqué cette révolte ? Comment restaurer l'ordre ?
Dans ce monde nouveau en pleine expansion, les deux missi nous entrainent dans une complexe enquête au coeur d'un système qui sera bientôt "l'empire" et porte en lui les fondements du féodalisme. Passionnant !
Le poignard et le poison - Marc paillet - 10/18 - 1995
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polars-rompol
20 décembre 2006
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J'avais très envie de parler d'un roman de Fred Vargas, mais lequel ? Je les aime (presque) tous. En fait plusieurs comptent au nombre de mes livres à relire préférés. Et puis ça s'est fait tout seul, un coup de blues et la relecture s'impose : Pars vite et reviens tard avec son léger parfum médiéval. Pourquoi pas, j'aime le moyen âge !
Résumons, un breton de paris qui s'est intronisé lui-même crieur public se met à recevoir d'étranges messages, parfois même en latin ! Une jeune femme vient soumettre à la police le cas bizarre des 4 inversés qui sont apparus sur toutes les portes de son immeuble. D'autres immeubles connaissent le même sort. Et puis des gens commencent à mourir noirs de suie, étranglés, piqués par des puces. Il se passe d'étranges choses à Paris et cela se rapproche. Dans son style bien à lui, le commissaire Adamsberg va nonchalamment se précipiter sur cette affaire inclassable pour s'y éparpiller à plaisir... le mal rôde, et pas n'importe quel mal, surgit du fin fond du moyen âge c'est la peste qui s'annonce !
En théorie c'est un polar, en pratique les avis sont partagés. Pour certains c'est trop lent, trop de personnages, pas assez d'action, trop de digressions, trop de tout et pas assez du reste. Et puis il y a les fans, dont je suis.
J'aime me perdre dans l'écriture de Vargas, suivre les destins qui se croisent. Chaque personnage trouve sa place en profondeur. Personne n'est oublié ni négligé ! Et pourtant l'histoire tient la route, et la tient même très bien ! Le drame se construit patiemment, solidement sur cette place parisienne, plongeant ses racines dans un passé subtil et dur ! Quant à l'enquêteur principal, le très lent Jean-Baptiste Adamsberg, son style peut agacer et pas seulement ses collaborateurs. Il peut aussi fasciner par son côté contemplatif-intuitif ! J'appartiens à l'espèce fascinée ! Si j'avais des étoiles j'en collerai trois d'un coup : pour l'intrigue, pour le style, pour les personnages...
Pars vite et reviens tard - Fred Vargas - Vivianne Hamy - 2001
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polars-rompol
13 décembre 2006
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Petit retour vers les grands détectives historiques qui font encore et toujours mon ravissement. Nous sommes au 1er siècle après JC (exactement en 797 ab Urbe condita), Rome est le centre du monde, l'empire à apogée de sa puissance. Nous sommes en plein dans ce qu'on appelle à l'école la Pax Romana. Ce qui signifie que les guerres externes sont repoussée vers des frontières toujours plus lointaines et que les luttes internes pour le pouvoir sont plus sanglantes que jamais. Claude est empereur parce que, dit-on, il était si insignifiant que sa famille a oublié de l'assassiner, enfin pour le moment.
Le sénateur Publius Aurelius Statius a eu la chance de naître au sein d'une famille patricienne immensément riche et de devenir orphelin assez jeune pour vivre comme bon lui semble. Sans obligation ni attache, son ambition est de profiter de la vie dans ce qu'elle offre de plus raffiné, les livres, l'esprit, les femmes, la nourriture, le confort : bref c'est un épicurien convaincu ! C'est aussi un grand curieux amateur de ragots croustillants qui ne sait guère résister lorsqu'on fait appel à son intelligence pour résoudre une énigme...
Invité à séjourner dans la villa d'un ami, Publius apprend en arrivant que l'un des fils de la maison vient d'être retrouvé noyé dans un vivier : accident ou autre chose... Dans une atmosphère qui s'épaissit de jour en jour, alors que les meurtres se multiplient, Publius va petit à petit découvrir la face cachée d'une famille qui paie en monnaie sanglante les dettes de son passé. Sur un mode léger, Danila Comastri Montanari fait revivre pour nous la société romaine de l'empire. Ses personnages sont ciselés au millimètre jusqu'à nous rendre leur mobile naturel (et pourtant...), son détective est intéressant, les personnages secondaires ont de la profondeur, l'intrigue est convaincante : un très bon polar et une excellente série. Aujourd'hui le sénateur Statius compte une douzaine d'aventures, dont cinq sont pour l'instant publiées en français.
Cave canem - Danila Comastri Montanari - Grands détectives 10/18 - 2001 (traduit de l'italien par Nathalie Bauer)
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polars-rompol
9 décembre 2006
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Les romans policiers anglais, c'est ce que je préfère... Enfin souvent ! Celui-là est assez différent des polars des grandes dames du crime : tea time et petits fours délicatement relevés d'une pointe d'arsenic. L'héroïne, sculptrice sur métal plutôt branchée au sens le plus londonien du terme, serait plutôt du type baroudeuse adepte de la rasade de vodka en cas d'urgence.
Sam, la dite artiste, vient de trouver preneur pour une de ses oeuvres : un immense mobile qui va transformer tel un météore improbable le hall d'une grande banque d'affaire londonienne. Outre une certaine notoriété, cette commande lui vaut un très joli paquet d'argent et une invitation à se frotter aux nantis et piller allègrement leur buffet. Sans parler d'étrenner une petite robe trop glamour dénichée dans une friperie... Evidemment quand on retrouve en pleine réception le mobile écrasé au milieu du hall avec un jeune et brillant agent de change mort dessous, la rage la prend, c'est humain ! Pas question d'en rester là, elle trouvera l'abominable qui a osé faire ça à une de ses oeuvres manquant la faire passer pour un danger public irresponsable à la limite de l'homicide par imprudence.
J'ai vraiment craqué pour ce roman, la rencontre entre le milieu artistique crasseux de Camden et celui des "youpies" friqués de la City est des plus savoureuse. L'héroïne avec son indépendance à tout crin, son non conformisme primaire et son look aussi flashy que tapageur est à la fois atypique et attachante. L'histoire est bien construite et monte habilement en puissance... un joyeux polar intense et drôle à consommer sans modération.
L'indispensable peite robe noire - Lauren Henderson - Le seuil points policier - 2002
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