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Chroniques De Lectures

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24 septembre 2009 4 24 /09 /septembre /2009 11:00
Le motif du saule est l'avant dernière aventure de Ti jen Tsie, familièrement nommée ici-même le juge Ti ou même notre juge.
Il n'est d'ailleurs plus juge de district mais Président de la Cour métropolitaine de justice de Tch'ang ngan, la capitale de l'empire, son vieux compagnon le sergent Hong n'est plus mais ses lieutenants sont fidèles au poste, Ma Jong et Tsiao Tai comme colonels de la garde, Tao Gan comme premier secrétaire, et bien entendu, quoiqu'il ne soit plus censé mener d'enquête criminelle, il n'est pas moins perspicace ni moins curieux qu'auparavant.
Une terrible épidémie de "peste" semant la mort dans la capitale, tous ceux qui en avaient les moyens, au premier rang desquels la famille royale et les dignitaires du régime, ont fui vers des terres plus salubres et c'est au Président de la Cour de justice, l'ancien juge Ti donc, qu'est échue la charge d'administrer la ville en partie désertée avec tous pouvoirs pour maintenir l'ordre en ces temps troublés. Ceci ne suffira cependant pas à détourner l'attention de notre ex-juge de quelques morts hautement suspectes, à vrai dire on peut même penser que ces meurtres arrivent quasiment juste à point pour le distraire de ses peu riantes responsabilités.
Cet opus se distingue  tout d'abord par l'ambiance lourde et glauque qui pèse sur cette ville qui compte déjà les morts par centaines et vit dans la terreur du fléau, mais aussi de la famine, des pillages et autres exhactions. Le régime d'exception, les rues vides, la chaleur pesante, le manque d'air forment un tableau sinon très vivant du moins très réaliste d'une épidémie urbaine. L'histoire elle, se concentre autour du personnage de Ma Jong tout comme Meurtre à Canton, le suivant et dernier, donnera la vedette à Tsiao Tai et Tao Gan. Un peu comme si l'auteur avait voulu donner un destin aux fidèles mais imaginaires lieutenants de son personnage appelé à reprendre bientôt sa place dans l'histoire de la Chine des Tangs. Alors certes la sagacité de notre ex-juge sera le grain de sable qui fera échouer les machinations meurtrières ourdies dans l'ombre des anciennes famille de la Ville, mais cela sera aussi l'occasion pour notre brave colonel de trouver enfin le bonheur et chaussures à ses pieds, si j'ose ainsi dire.
De beaux personnages, un cadre exotique et angoissant, une intrigue finement tissée, le juge ti malgré sa barbe grisonnante reste égal lui-même !

L'avis toujours bien plus circonstancié de mon estimé frère-né-après-moi, thom

Le motif du saule - The willow pattern - Robert Van Gulik 1960? - 10/18

Dans les épisodes précédents
Les enquêtes du juge Ti
Trafic d'or sous les Tangs
Le paravent de laque
Meurtre sur un bateau de fleurs
Le monastère hanté
Squelette sous cloche
Le pavillon rouge
La perle de l'empereur
Le collier de la princesse
Assassins et poètes
Le mystère du labyrinthe
Le fantôme du temple
L'énigme du clou chinois
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5 septembre 2009 6 05 /09 /septembre /2009 11:00
Quoique cela semble à peine croyable, nous voici presque à la fin des aventures du juge Ti (Vais-je réellement achever un challenge, telle est la question!). En tous cas, nous voici au terme de sa carrière de Juge car ceci est sa dernière enquête en tant que magistrat de district. Installé à Pei-Tchéou, petite bourgade du nord du l'empire, notre juge se voit confronté à trois énigmes plus ou moins entrelacées: une mystérieuse disparition, un corps de femme retrouvé décapité et l'empoisonnement d'un célèbre "boxeur" dans des bains publics.
Ce roman devait marquer la fin des aventures du juge Ti avant que Van Gulik ne décide  (pour notre plus grand bonheur) de les prolonger en ajoutant plusieurs enquêtes antérieures et deux postérieures alors que Ti Jen tsie occupera les prestigieuses fontions qui furent historiquement les siennes. Cette "fin de cycle" supposée explique sans doute l'atmosphère assez sombre de cet opus où le juge perdra à la fois l'un de ses plus chers amis, une femme aimée et un certain nombre d'illusions sur son avenir qui s'annonce brillant certes mais solitaire.
Les enquêtes sont pour autant tout aussi prenantes que les précédentes, l'une d'entre elle permettant notament d'illustrer le principe chinois qui veut que l'accusateur d'un innocent doive subir le chatiment qu'aurait subit celui qu'il a calomnié. Nous voyons donc notre magistrat, incapable un temps de prouver ses accusations, frôler l'abîme allant jusqu'à faire ses adieux aux tablettes de ses ancêtres, avant d'être sauvé in extremis... mais c'est déjà trop en dire.
Un bon cru où, comme à l'accoutumé, Van Gulik anime des personnages profonds dont d'admirables figures de femme, développe un cadre curieux, vivant et complexe, toujours surprenant même après moult enquêtes et nous passionne pour ses intrigues toute en finesse.

L'énigme du clou chinois (The chinese nails murder) - Robert Van Gulik - 1960 - 10/18

Et Thom que pense-t-il de cet opus ?


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31 juillet 2009 5 31 /07 /juillet /2009 11:00
Le fantôme du temple se déroule quelques mois après les évènements de Lan-Fang conté dans le mystère du labyrinthe. Notre juge, après avoir rétabli l'ordre avec panache sur son territoire, se languit quelque peu dans sa lointaine province. Heureusement la découverte d'un corps décapité près d'un temple abandonné, une étrange énigme dans une boîte et quelques désordres dans le quartier Ouigour vont venir à propos lui délasser l'esprit...
Le fait que ces deux enquêtes se suivent dans l'action alors que  plusieurs années séparent leur rédaction (chronologiquement il s'agit du second et du quatorzième opus) met en relief les changements introduits au cours des ans dans la construction des intrigues, Van Gulik se détachant peu à peu du modèle chinois traditionnel dont il s'était inspiré au plus près dans les premiers volumes.  Autant
cela ne se remarque en rien du point de vue de l'histoire et des personnage, autant du point de vue narratif, l'évolution est sensible ; l'introduction met desormais en scène le meurtrier alors qu'auparavant le prélude était toujours décalé dans le temps et un brin onirique, toutes les intrigues se révèlent faire partie d'une seule et même affaire en cours d'enquête, enfin la fin "judiciaire" mettant en scène la punition (jugement voire exécution) des méchants et la récompense des bons est supprimée au profit d'une scène d'explication privée plus proches dans l'esprit de certains romans policiers occidentaux.
De la tradition chinoise, cet épisode conserve outre une toile de fond grouillante de vie, le côté fantastique de l'atmosphère, ainsi que l'intolérance religieuse du juge envers le Bouddhisme. Van Gulik s'attachant ici à décrire la version tantrique du bouddhisme encore plus mal vu que ses autres avatars dans l'empire du milieu d'où il finira d'ailleurs par disparaitre pour perdurer plutôt dans la région du Tibet.
Pour l'essentiel, le fantôme du temple est un excellent roman qui supporte parfaitement d'être relu après le cultissime mystère du labyrinthe, seul Ma jong et le sergent aident le juge dans son enquête en l'absence de ses autres lieutenants et nous pénétrons, une fois n'est pas coutume, dans l'intimité de la vie conjugale au Yamen à l'occasion de l'anniversaire de la première épouse du juge mais aussi de l'implication, aussi discrète qu'involontaire, de sa troisième. Un très bon opus que j'ai relu comme toujours avec grand plaisir.

Sur ce, je cours lire l'avis de Thom... et exceptionnellement celui de notre guest star Xavier

Le fantôme du temple - Robert Van Gulik - 196? - 10/18

Dans les épisodes précédents
Les enquêtes du juge Ti
Trafic d'or sous les Tangs
Le paravent de laque
Meurtre sur un bateau de fleurs
Le monastère hanté
Squelette sous cloche
Le pavillon rouge
La perle de l'empereur
Le collier de la princesse
Assassins et poètes
Le mystère du labyrinthe


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26 juin 2009 5 26 /06 /juin /2009 11:00
Second roman par ordre d'écriture sinon par ordre chronologique des aventure du Juge Ti, le mystère du labyrinthe reprend plusieurs aspects caractéristiques des romans chinois dont s'inspira l'auteur en particulier dans les débuts de la série.
Il s'ouvre sur l'arrivée du juge et de sa famille dans un nouveau poste, plus excentré que les précédents dirons-nous, en l'agrémentant d'un joli complot politique magistralement résolu (c'est le bien le moins) par notre juge.
Ce dernier doit ensuite faire face à trois affaires distinctes, dont chacune est à mon sens un petit bijou. Un meurtre en chambre scellée, un enlèvement insoluble et une sombre histoire de testament disparu mettent autant en valeur la perspicacité du juge que l'atmosphère ambigüe de cette ville frontalière peuplée en bonne partie de Ouigours et d'entrevoir les relations complexes tissées entre l'empire du milieu et ces peuples nomades du nord et de l'ouest qui finiront un jour par le conquérir avant d'y être absorbés.
Les lieutenants du juge n'ont peut-être pas encore la profondeur psychologique qu'ils atteindront par la suite mais on en apprend un peu plus sur le passé militaire de Tsiao Tai (mon personnage fétiche au cas où je ne vous l'aurais pas encore dit) et même sur Ma jong, dont l'avenir 'conjugal" se dessine nettement. L'élément militaire plane  d'ailleurs sur tout cet opus où notre juge se trouve, presque au débotté, en position de défendre manu militari les frontières de l'empire.
Comme dans d'autres épisodes des "débuts", Van Gulik campe ici un personnage du temps plutôt réaliste, épris de justice et d'équité certes, mais aussi pour le moins conservateur et intolérant, en matière d'art et de barbares notament, et  n'hésitant pas à user de moyens que notre éthique moderne réprouve, tel les châtiments corporels voire la torture. Ces "défauts", qui n'en étaient pas à l'époque, ajoutent une touche d'humanité à ce formidable personnage et donne plus de vraisemblance au tableau vivant et coloré qui s'anime sous nos yeux. Ceci ajouté à une
galerie de personnages comme toujours fort bien troussés et à des intrigues subtilement retorses, nous donne tout bonnement un must !

L'avis de mon toujours très apprécié et très estimé frère-né-après-moi, Thom

Le mystère du labyrinthe - Robert Van Gulik - 1950 - 10/18


Dans les épisodes précédents
Les enquêtes du juge Ti
Trafic d'or sous les Tangs
Le paravent de laque
Meurtre sur un bateau de fleurs
Le monastère hanté
Squelette sous cloche
Le pavillon rouge
La perle de l'empereur
Le collier de la princesse
Assassins et poètes




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28 mai 2009 4 28 /05 /mai /2009 11:00
Convoqué par le préfet à Tchin houa, territoire de son collègue et ami le magistrat Lo, le juge Ti se voit invité par ce dernier à un séjour littéraire auquel doivent participer plusieurs célèbres poètes. Notre juge, bien que peu intéressé par la poésie moderne, est bien obligé de s'incliner. Heureusement pour lui, quelques meurtres vont venir épicer son séjour, voire le corser lorsqu'il soupçonne un lien avec les prestigieux invités du yamen.
Ce roman est le dernier écrit par Van Gulik avant sa mort. Comme le précédent il met en scène le juge en voyage, seul, et nous permet de retrouver son estimé frère-né-après-lui Lo, déjà rencontré à l'occasion de précédentes enquêtes relatées dans Squelette sous cloche et Le pavillon rouge.
Cet opus est sans conteste l'un de mes préférés et tout d'abord à cause de la somptueuse galerie de portraits dont nous régale l'auteur: un académicien impérial imbu de son importance, un poète de cour un rien blasé, un moine ch'an (zen en japonais) dont les propos, comme les calligraphies, sont de petits bijoux et une ancienne et passionante courtisane directement inspirée d'une fameuse poétesse dont Van Gulik a fait le portrait dans sa vie sexuelle dans la Chine ancienne (que je vous recommande au passage). A côté de ces invités de marque, s'agitent quelques personnages secondaires tout aussi savoureux, marchand de thé aisé, petit quincailler, flûtiste ou danseuse, tous sont admirablement campés et tiennent leur rôle de façon plus que crédible dans une société codifiée mais parfaitement intelligible.
L'intrigue ensuite, solidement construite et passablement retorse, ne forme qu'une seule affaire aux ramifications complexes s'étendant autant dans le passé que dans le présent. Enfin j'apprécie particulièrement le côté civilisé, très convivial de cette enquête que le juge Ti mène de repas modeste  en banquets d'intellectuels, de concertations autour d'un thé en interrogatoire alcoolisé. En mettant bout à bout ces bribes de conversation, notre juge ne trouvera d'ailleurs pas la solution qui sera, certes, révélée mais en le prenant, pour une fois, plutôt de court.  Une tragique histoire où les renards tiennent leur place à moins, comme le dit le frère Lou, que ce ne soit "un drame de renard où quelques malheureux humains jouèrent un tout petit rôle".  Un bijou !

L'avis de mon propre et estimé frère-né-après-moi Thom.

Assassins et poètes - Robert Van Gulik - 1968 - traduit de l'anglais par Anne Krief - 10/18

Dans les épisodes précédents
Les enquêtes du juge Ti
Trafic d'or sous les Tangs
Le paravent de laque
Meurtre sur un bateau de fleurs
Le monastère hanté
Squelette sous cloche
Le pavillon rouge
La perle de l'empereur
Le collier de la princesse



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28 avril 2009 2 28 /04 /avril /2009 11:00
En déplacement hors de sa juridiction, Le juge Ti prévoit d'en profiter pour se détendre quelques jours dans la Ville-du-bord-de-l'eau, ses lieutenants devant le rejoindre par la suite. Mais dès son arrivée, une rencontre, un meurtre et autres événements imprévus s'enchaînent, précipitant notre juge dans un complot d'ampleur impériale...
Le juge Ti mène habituellement ses enquêtes accompagné par tout ou partie de ses lieutenants, il est cependant seul dans les deux derniers romans écrits par Robert Van Gulik, Le collier de la princesse et Assassins et poètes. Tous deux nous montrent "le Juge ti en voyage", se suivent chronologiquement et prennent place alors que le magistrat est en poste à Pou Yang, haut lieu de ses exploits contre la clique bouddhiste. J'ajouterai en toute objectivité que ce sont deux de mes préférés.
Le collier de la princesse est un roman court et pétillant, l'action y est rapide sans pause ni temps mort, notre juge semblant, au contact tant de la jeune Fougère que de la troisième princesse, retrouver une vigueur dans l'action  plutôt assumée par ses lieutenants en temps normal. Il accepte une mission digne d'un agent secret, se fait passer pour un malfrat auprès d'une huile de la pègre, manie l'épée de belle façon et se livre à d'aventureuses expéditions avant d'assumer, quelques heures, de hautes responsabilités, avant-goût d'un futur pas si lointain*.
L'intrigue nous permet de surcroît de pénétrer quelques peu les secrets d'un palais, fut-il d'été, et de rencontrer le seul personnage impérial de toute la série, cette fameuse troisième princesse propriétaire d'un collier de perle sans prix. Si l'histoire du vol du collier est assez tortueuse, elle met magistralement en scène à la fois l'ambiance confinée et farcie d'intrigues des milieux proches du pouvoir et le concept de fonction dans la société chinoise impériale, concept pas toujours facile à appréhender pour des occidentaux. Van Gulik l'a maintes fois souligné, en Chine les honneurs et les privilèges étaient dus à la fonction et non à ceux qui les assumaient et, ainsi que le remarque  justement l'un des personnages du roman, nul n'etait intouchable à l'exception (relative) des membres de la famille impériale. Ainsi un simple "morceau de papier" permet instantanément au juge de changer de statut et de passer de l'état de gêneur à éliminer à celui d'inquisiteur impérial à qui même les plus hauts fonctionnaires doivent obéissance absolue - sans que personne ne songe même à remettre en cause sa légitimité.
Comme à son habitude l'auteur esquisse quelques très beaux portraits de femme et y ajoute un magnifique moine taoïste, adepte du non-agir comme le sera d'ailleurs le moine zen du dernier de ses romans, qui tient à la fois le rôle de deus ex machina de l'intrigue et celui de "sage"  incitant notre juge à tirer les leçons de l'expérience.
La délicatesse pleine de légèreté du décor de cette petite ville tranquille fait pendant à la rigidité glauque du complot dans un équilibre que je trouve assez parfait pour donner l'un des plus agréables épisodes de la série**.

L'avis de Thom et peut être même celui de Xavier, guest star du !

Le collier de la princesse (Necklace et Calabash) - Robert Van Gulik - 1966 - traduit de l'anglais par Anne Krief - 10/18

Dans les épisodes précédents
Les enquêtes du juge Ti
Trafic d'or sous les Tangs
Le paravent de laque
Meurtre sur un bateau de fleurs
Le monastère hanté
Squelette sous cloche
Le pavillon rouge
La perle de l'empereur


__________________________________________
* Dans quatre romans maintenant...
** Mon préféré c'est le prochain
!
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15 avril 2009 3 15 /04 /avril /2009 08:00
Londres 1932, lady Doyle, veuve du célèbre écrivain Arthur Conan Doyle, fait appel à deux jeunes détectives amateurs pour enquêter sur d’étranges phénomènes apparus au 221bis Baker street - celèbre demeure du plus célèbre encore héro de son mari, Sherlock Holmes. Pourtant du vivant de son mari, cette adresse n’existait même pas ! De plus des crimes tout aussi étranges ensanglantent Londres, y aurait-il un lien ? Et de quel nature ? Pour cette fervente adepte du spiritisme, seul une communication avec les morts peut apporter des réponses… Des réponses il y en aura mais beaucoup plus surprenantes qu’escomptées.
Ce roman m’a un peu laissé sur ma faim, l’idée de départ, brillantissime, n’a pas été réellement exploitée et les personnages sont étrangement dépourvus d’épaisseur… à l’exception des ectoplasmes ce qui ne manque pas de sel. Une lecture assez agréable cependant mais guère marquante.

Le fantôme de Baker Street -  Fabrice Bourland - 2008 - 10/18

Paris 1904, la république est menacée par la mort compromettante d’un homme politique, meneur de la droite, qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour le gouvernement en place. Meurtre déguisé ou vrai suicide peu importe, Raoul Thibaut de Mézières est chargé d’accréditer la seconde version. Mais pour brouiller les cartes, il lui faut découvrir la vérité vraie et l’affaire se complique très vite impliquant une célèbre médium qui a ses entrées à l’Elysées même…
Encore du spiritisme dans cette affaire mais traité bien différemment par un adepte convaincu de la science et du cartésianisme. Comme d’habitude, Jacques Neyrinck excelle à faire revivre le Paris de l’époque, bouillonnant, fragile politiquement, déchiré entre l’église et l’état, secoué par des découvertes scientifiques toujours plus nombreuses... Une bonne intrigue, un beau cadre, quelques personnages intéressants, un bon opus dans une excellente série.

La faute du président Loubet - Jacques Neyrinck - 2008 - 10/18

Précédemment :
La mort de Pierre Curie

1891, Louis Denfert jeune reporter pressé de faire ses preuves, pense son heure arrivée quand il est envoyé en reportage à Dijon où un meurtre étonnamment abominable  a été commis dans un train, sur la personne d’une ressortissante anglaise. Rapidement il découvre que ce meurtre pourrait être lié à la disparition  l’année précédente d’un inventeur franco-anglais dans ce même train. C’est le début d’une course échevelée à travers la France et l’Angleterre.
Ce roman nous plonge agréablement dans les premiers temps de la recherche cinématographique, il est plein de rebondissements - trop peut être - et avance grand train. Je regrette cependant que les personnage ne m’aient pas plus convaincue. A mon sens ils manquent un peu d’intérêt et le cadre de profondeur mais peut-être la suite de la série corrigera-t-elle ces manques. En tout état de cause, une lecture sympathique.

Le miroir des ombres - Brigitte Aubert - 2008 - 10/18

Depuis longtemps absent, frère Eadulf retourne chez lui dans le royaume saxon des Angles de l’est. Il est accompagné par sœur Fidelma de Cashel, sa compagne, juriste  irlandaise de renom. Sur ces terre récemment christianisée et livrée le plus souvent à la violence, ils apprennent la mort violente de l’ami d’enfance de Eadulf qui l’avait fait appeler, puis sont confrontés à une abbaye des plus sinistre, dirigée par un abbé au bord de la folie furieuse. Très vite c’est la vie même de Fidelma, accusée de sorcellerie, qui est en danger mais Eadulf, ancien magistrat héréditaire du lieu, a plus d’un tour dans son sac.
Une bonne enquête de Fidelma et Eadulf encore une fois, même si je regrette qu’on ne voit guère vivre le royaume des angles. D’autre part je trouve assez frustrant de quitter nos deux personnages principaux sur le point de s’avouer leurs sentiments et de les retrouver « mariés ». Ce soit être mon côté fleur bleue, mais la façon de vivre des religieux du Ve siècle - très différente de ce qu’elle sera par la suite - est un des intérêts majeurs de cette série ce qui légitime presque ma frustration. Pour le  reste on retrouve les ingrédients qui ont fait le succès de cette toujours  très dépaysante et instructive série.

Le châtiment de l’au-delà - Peter tremayne - 2002 - 10/18

Dans les épisodes précédents :
Absolution par le meurtre
le sang du moine
Le pelerinage de soeur Fidelma
Les disparus de Dyfed



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19 mars 2009 4 19 /03 /mars /2009 11:00
Alors qu'il assiste à la fête des bâteaux-dragons en compagnie de ses trois épouses, le juge Ti doit constater pas moins de deux meurtres commis dans des circonstances plutôt inhabituelles. L'enquête qui suit va l'entraîner dans une affaires aux sombres ramifications (ou la disparition d'un domino sera de la plus grande conséquence) et lui permettre de résoudre deux énigmes du passé restées sans solution.
J'ai une tendresse particulière pour la perle de l'empereur car c'est le tout premier juge Ti que j'ai lu quand j'étais étudiante, sans doute de part ma malédiction personnelle qui fait que je ne commence jamais une série par le début. Certes il manque les lieutenants du juge, partis en mission quelquepart, mais c'est l'occasion de voir un peu plus notre juge dans son intimité familiale et dans sa relation privilégiée avec le sergent Hong qui l'accompagne depuis sa toute petite enfance.
Comme toujours Van Gulik soigne particulièrement ses personnages féminins et dans cet opus Ambre et Lotus d'or se révèlent avoir des personnalités plus intéressantes qu'on pourrait le croire au départ. Mais ma préférence va, je l'avoue, à la "toute petite" Violette Liang, truculente lutteuse mongole avec laquelle il ne fait pas bon badiner comme le remarque incidemment notre magistrat. Une belle intrigue, bien retorse où l'on retrouve avec plaisir la ville de Pou-Yang théatre des terribles évènements du Squelette sous cloche. J'adore !
J'attends comme vous de lire l'avis de Thom.

La perle de l'empereur - Robert Van Gulik - 1963


Dans les épisodes précédents
Les enquêtes du juge Ti
Trafic d'or sous les Tangs
Le paravent de laque
Meurtre sur un bateau de fleurs
Le monastère hanté
Squelette sous cloche
Le pavillon rouge
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5 février 2009 4 05 /02 /février /2009 11:00
De retour d'un voyage dans la capitale, le juge Ti accom- pagné de son fidèle Ma Jong (j'adore écrire ce genre de phrases!) doit s'arrêter une nuit dans l'île du paradis, territoire consacré uniquement aux plaisirs, du jeux, de la nourriture et surtout de la compagnie féminine. L'île jouit de privilèges un peu particuliers et d'une atmosphère pour le moins frivole qui ne sont pas vraiment du goût de notre austère magistrat. Celui-ci espère bien passer le moins de temps possible en ces lieux quand son agréable collègue, le pétulant magistrat Lo, lui demande comme une faveur de résoudre à sa place un cas tout simple de suicide : le moyen de refuser ?

Cette enquête atypique dans un endroit entièrment consacré au plaisir sera l'occcasion tant pour le juge que pour Ma Jong de voir la noirceur derrière le joyeux clinquant de la fête et la dure condition qui se cache sous les atours chamarrés des courtisanes.

Le pavillon rouge est une très belle aventure, une des dernières écrites par l'auteur. Elle réalise le tour de force de s'inscrire parfaitement dans la continuité de la série tout en annonçant l'avenir de Ma Jong (j'adore ce clin d'oeil mais ceux qui n'ont pas encore lu le motif du saule le comprendront plus tard) et en campant quelques personnages secondaires inoubliables. Que ce soit la magnifique reine des fleurs de l'île aussi vaine qu'ambitieuse, les deux compères chargés de la sécurité des maisons de jeux, le crabe et la crevette, qui nous valent une scène de combat d'anthologie ou les deux inattendus protagonistes d'une histoire d'amour et de vengeance aussi tragique que déchirante. C'est ce genre de tour de force qui font des romans servis par la plume alerte et la méticulosité de Van gulik, des modèles du genre : drôles et sombres, légers et érudits. Un de mes préférés !

Le pavillon rouge - Robert Van Gulik - 1960 (?) - traduit du néerlandais par Roger Guerbet
1967

Mon très estimé partenaire dans ce golden challenge, Thom, publie aujourd'hui son avis sous sa nouvelle bannière : le Golb 2.0... Vous pouvez accéder à ses précédents avis en cliquant sur ce bouton

Dans les épisode précédent
Les enquêtes du juge Ti
Trafic d'or sous les Tangs
Le paravent de laque
Meurtre sur un bateau de fleurs

Le monastère hanté
Squelette sous cloche

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13 novembre 2008 4 13 /11 /novembre /2008 11:00
Premier "Juge Ti" écrit entièrement par Van Gulik qui avait auparavant traduit des nouvelles le mettant en vedette, Squelette sous cloche est un des romans les plus complets de la série et peut-être un des meilleurs. Encore que je les aime tous et que j'ai bien du mal à décider de mon préféré.
En quoi se distingue-t-il ? Et bien je dirai par sa construction dans laquelle Van Gulik s'est appliqué à respecter certaines traditions des romans chinois
anciens qu'il laissera peu à peu de côté ensuite. L'histoire est donc encadrée par une introduction un brin fantastique qui annonce l'action et par un chapitre d'analyse en fin de volume conduit par des personnages extérieurs, ici les membres de la cour métropolitaine de justice qui doivent ratifier les décision du juge Ti. Entre les deux, nous suivons trois enquêtes sans liens entre elles mais parfaitement imbriquées du point de vue temporel. S'il semble assez normal qu'un magistrat conduise plusieurs affaires de front, encore faut-il réussir à articuler harmonieusement le tout. Ce que l'auteur réussi excellemment, amenant son héros à résoudre simultanément  un meurtre crapuleux dans les bas quartiers, une très vieille et sanglante affaire de vendetta et une sombre histoire de viols en série et de corruption dans un monastère bouddhiste.
Cette variété permet de mettre en scène non seulement les qualités d'enquêteur du juge avec des passages Holmesien en diable mais aussi son goût de la machination, le montage qui lui permet de confondre les moines dépravés est des plus spectaculaires, et ses aptitudes de juriste retors, c'est une subtilité légale qui lui permet de faire condamner le responsable d'une série de meurtres particulièrement atroces.
J'ajoute que ce poste de Pou-Yang est le cadre de cinq romans (enfin plus ou moins car trois d'entre eux prennent place pendant un voyage !), le record de la série. Peut-être est-ce dû à un des personnages secondaires les plus réussis des aventures du Juge Ti, j'ai nommé le sémillant magistrat Lo qui fait son entrée ici et que nous auront plus largement l'occasion de rencontrer dans le Pavillon rouge et surtout Assassins et poètes. Sans doute Van Gulik n'a-t-il pas pu se résoudre à abandonner un personnages aussi riche de possibilités et comme il a eu raison.
Alors entraîné par des intrigue ficelées au millimètre, émoustillé (je dis ça pour Thom) par les ingrédients habituels de l'auteur, sang, sexe et mystère, ébloui par un cadre historique impeccable et séduit par des personnages curieux et attachants, le lecteur (ou a lectrice en l'occurrence) en redemande. Magistral !

PS - Comme son nom l'indique il y a bien une sombre histoire de Cloche dans ce roman ce qui donne lieu à une scène d'anthologie...
PPS - Thom, maintenant la preuve est faite, Ma Jong ne porte pas la barbe. P45 de mon édition " Ma Jong avait plus de six pieds de haut et une carrure d'ours. Son visage aux fortes machoires était rasé, à l'exception d'une courte moustache. En dépit de sa masse imposante il se déplaçait avec la grâce rapide qui caractérise le boxeur expérimenté."

Squelette sous cloche - Robert Van Gulik -  1950 - Traduit de l'anglais par Roger Guerbet 1962 - 10/18

Dans les épisodes précédents...
Les enquêtes du juge Ti
Trafic d'or sous les Tangs
Le paravent de laque
Meurtre sur un bateau de fleurs

Le monastère hanté
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