Jerry Burton, jeune aviateur en convalescence après un crash - pendant la bataille d'Angleterre sans doute - se voit conseiller une convalescence tranquille dans un coin calme avec la condition explicite de s'intéresser au voisinage pour soigner ses nerfs un rien ébranlés par ses épreuves. Sa soeur Joanna et lui décident donc de louer une charmante villa dans la petite ville de Lymstock et se mettent en devoir se faire connaissance avec les notables du cru. Très vite cependant, une épidémie de lettres anonymes balaie le village, une notable se suicide et l'existence des jeune Burton en est - contre toute attente - considérablement bouleversée...
La plume empoisonnée, pour lui donner son titre français, est un de mes opus préférée de Dame Agatha (avec beaucoup d'autres, je sais) non pas tant pour l'intrigue, quoique celle-ci soit bien menée et joyeusement retorse, que pour son atmosphère si anglo-christienne. Car Lymstock est une sorte de village modèle ou l'on joue au bridge avec le notaire, sa femme, une charmante vieille fille , la soeur du médecine et tutti quanti. On y boit du thé en mangeant de fins sandwichs au concombre et de petits gâteaux tout frais. Bien sûr on bavarde beaucoup et médit souvent car telle est la nature humaine et quand le mystère s'épaissit, la femme du pasteur - fort excentrique mais de très bonne famille apprendra-t-on - n'hésite pas à faire appel à un expert, j'ai nommé la très sagace et toute fragile miss Marple. Cette dernière n'intervient d'ailleurs que très tardivement dans l'histoire - et peut être sans réelle nécessité - mais enfin cela fait toujours plaisir de la revoir et surtout de l'écouter. Ajoutez quelques morts pour pimenter, une dose de cyanure, un zeste de romance, une pincée de my fair lady, un verre de xérès et quelques discussions shakespeariennes et assaisonnez d'une petite sauce christienne. Vous obtenez un très bon moment de lecture, incroyablement confortable, extrèmement délicieux et - à mon avis - très drôle. Je connais par coeur la version française mais c'est la toute première fois que je le lis en anglais et ce fut un plaisir. Delicious !
The moving Finger - Agatha Christie - 1942
Karine l'a lu, elle aussi, pour cette LC christienne du mois anglais
Lu dans le cadre du mois anglais des dames Cryssilda, Lou et Titine...