L'inspecteur Chen se voit soudainement offrir (sans possibilité de refuser) une semaine de luxueuses vacances pour cadre de haut rang sur les bords du lac Tai, lieu de villégiature réputé pour son cadre et sa nourriture. Hélas le lac, autrefois célèbre pour ses eaux pures, sert désormains d'égoût aux nombreuses usines de produits chimiques du district. Il est recouvert d'une épaisse couche d'algues vertes et ce qu'on y pêche est réservé aux touristes peu regardants. Lorsque le patron de la plus grande et la plus polluante de ces usines est assassiné, les quelques écologistes du lieu sont immédiatement soupçonnés, en particulier la ravissante Shanshan pour laquelle Chen commençait justement à éprouver un certain intérêt. Mais loin de sa juridiction peut-il vraiment l'aider - en admettant qu'elle soit innocente ?
Une fois encore, Qiu Xialong nous offre une agréable plongée dans la Chine d'aujourd'hui autour d'une thématique qui commence à peine à affleurer dans un pays pourtant réputé pour son intense pollution (quiquonque ayant respiré voire goûté l'air de Pékin ne saurait en douter). J'apprécie énormément cet auteur qui sait à la fois mettre en scène la vie quotidienne de gens ordinaires et la complexité d'un système oscillant entre hiérarchie rigide du parti unique et course effrénée vers un développement économique ultracapitaliste. Le tout saupoudré d'une bonne dose de poésie par la grâce d'un enquêteur poète particulièrement inspiré. Dépaysant !
Les courants fourbes du lac Tai - Qiu Xiaolong - liana levi 2010 - point seuil 2011 - traduit de l'anglais par Fanchita Gonzales Battle
du même auteur :
Mort d'une héroïne rouge
Le très corruptible mandarin
La danseuse de Mao
Voici une bien jolie photo du lac Tai qui vous mènera à son blog d'origine et à d'autres belles photos en un clic, pour une vision moins idyllique, hélas, allez voir par là