Quelques précisions préalablement indispensables :
1. Ce livre est un sixième tome donc certaines révélations sur les précédents sont inévitables avec toute la bonne volonté du monde...
2. Les nombreux fans des Enfants de la terre à travers le monde attendaient cette suite depuis neuf ans.
3. Je suis (justement) une de ces fans et j'ai lu et relu cette série un certain nombre (on ne ricane pas dans le fond) de fois.
Ceci étant dit, passons à la rubrique "si vous avez manqué le début". Il y a quelques 30 000 ans, une petite orpheline homo sapiens (sapiens) est recueillie et élevée par un groupe d'homme de Néanderthal (homo sapiens neanderthalensis pour les anthropologues, têtes-plates dans le roman). Devenue femme, elle quitte le clan et part à la recherche de son peuple et de celui qui pourra être son compagnon (oui il y a de la romance mais seulement à partir du deuxième tome). Les aventures d'Ayla nous plongent au coeur de la vie quotidienne rude et fascinante des hommes de la préhistoire.
Les refuges de pierre, le tome 5, racontait la première année d'Ayla chez les Zélandonis, le peuple de Jondalar son compagnon, dans une région qu'il est assez facile de reconnaître pour ceux qui connaissent le Périgord en général et la vallée de la Vézère en particuliers. Ce nouvel opus commence juste après, avec les débuts de l'initiation de la toute nouvelle maman comme shaman, initiation qui comprend entre autre un voyage vers les sites les plus sacrés de son nouveau peuple, des grottes peintes donc, d'où le titre...
En tant que fan, j'étais conquise d'avance et comme prévu j'ai disparu un temps quelque part entre le mousterien et l'aurignacien (par là). J'ai toujours beaucoup de mal à revenir quand je pars aussi loin et cela n'a pas raté cette fois, obligation de relire les tomes précédents (même pas dans l'ordre tss tss), râlage parce que les deux premiers ont disparu (mais où ?), enfin tout les symptômes habituels d'une obsédée textuelle compulsive.
Certes ce roman n'est pas parfait, tout comme les précédents il souffre de passages répétitifs et de développements un peu trop bavards. Mais ces défauts sont compensés par la précision et la finesse avec lesquelles l'auteure brode autour des connaissances scientifiques actuelles pour construire la complexité de sociétés préhistoriques potentielles et leur insuffler une vie et une crédibilité étonnantes. A la différence des précédents épisodes cependant, Le pays des grottes sacrées rassemble des évènements de la vie d'Ayla répartis sur une demi-douzaines d'années et cette construction est assez frustrante à mon sens, d'autant que soit l'éditeur soit le traducteur ont laissé passer quelques incongruités dans la chronologie qui m'ont bien agacées. J'aurais aimé aussi que les retrouvailles avec des voyageurs venus de lointaines contrées soient mieux exploitées (ceci pour titiller la curiosité de ceux qui ont lu les épisodes précédents, n'insistez pas je ne dirais rien !). Tel quel, je ne bouderai pas mon plaisir, j'ai aimé et je relirai. Un roman réservé à ceux qui ont lu les précédents tomes des Enfants de la Terre cependant, une série que je ne saurais trop vous recommander en commençant par le début, le Clan de l'ours des cavernes. Paléolithique !
Le pays des grottes sacrées - Les enfants de la terre tome 6 - Jean M. Auel - 2011
PS : Pour ceux qui se posent la question, oui Loup et les chevaux sont aussi importants que jamais dans ce nouvel opus !