6h41, Gare de Troyes en Champagne. Le train à destination de Paris gare de l'Est manque de partir sous le nez de Luc... Dans le wagon bondé, une seule place assise est libre, près d'une femme qu'il reconnait bien qu'il ne l'ait pas vu depuis près de 25 ans - Cécile avec qui il a eu une brève et désastreuse aventure à vingt ans. Tous deux font semblant de ne pas se reconnaitre pour ne pas avoir à parler mais cette proximité les plonge tous deux dans leurs souvenirs. Car leur brève rencontre de jadis a eu bien plus de conséquences qu'ils ne s'en rendent compte eux-même...
Seulement 240 pages et tant de choses, deux vies pratiquement et on y croit - J'allais dire comme toujours avec Blondel qui ne me déçoit jamais. (Du moins jusqu'à présent et comme c'est le quatrième roman de cet auteur que je lis, c'est plutôt bon signe). Les personnages sont d'une justesse incroyables et si ce n'est pas la seule qualité de ce roman c'est ce qui en fait la force à mon sens. En quelques pages Luc et Cecile nous deviennent aussi familiers que des amis de longue date. Pas forcément sympathiques au départ, les personnalités se dessinent peu à peu, prennent vie et on en vient à les comprendre, à comprendre leurs choix et l'orientation de leur vie. Un tour de force servit par un style limpide, une histoire un peu douce amère, un peu nostalgique qui trotte dans la tête... une pépite !
6H41 - jean-Philippe Blondel - Buchet-Chastel - 2013
PS : Je suis heureuse, j'ai enfin réussi à écrire un billet (même mini) sur Blondel, jusqu'ici je n'avais jamais réussi, trop remuée à chaque fois par ses romans pour pouvoir les chroniquer... Mais sachez-le, c'est un de mes auteurs vivants préférés (Tolkien est mort hélaaaaaas)