Dans une station balnéaire intemporelle d'un pays non identifié, une adolescente s'étiole à la réception de l'hôtel miteux que tient sa mère. Les deux femmes sont les seuls survivantes de la famille sans qu'une réelle affection les lie. C'est du mloins l'avis de Mari la jeune narratrice qui s'ennuie désespéremment en vacant aux corvées de l'hôtel. Jusqu'au jour où elle croise le chemin du"traducteur", un homme en âge d'être son grand-père qui la fascine au premier coup d'oeil, ou plutôt dès le premier ordre qu'elle lui entend prononcer. Entre eux se développe une relation absolue, interdite qui peu à peu envahit totalement la vie réelle et imaginaire de Mari.
Dans ce récit profondément subjectif, tout est perçu à travers les yeux, ou plutôt les réflexions après coup de la narratrice. Cela donne une impression assez dérangeante. Elle ne voit bien sûr qu'une partie de la réalité et ce qui semble naturel dans de nombreux roman écrits à la première personne reste ici intensément troublant pour le lecteur, comme si sa perception était bizarrement distordue. J'ai continuellement ressenti que l'essentiel de la relation entre les deux protagonistes m'échappait.
Une drôle d'éducation sentimentale crue, froide et tragique qui laisse une impression bizarre, mais qu'il m'a été impossible de lacher en cours de lecture...
Hôtel Iris - Yoko Ogawa - Acte sud - Babel - 2002