21 mars 2010
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Prends ta part des vicissitudes du temps
assieds-toi sur le trône de la joie et saisis la coupe
Dieu n'a que faire de notre culte et de nos péchés ?
Comble donc tes désirs en ce monde.
Omar Khayyâm (1021-1132)
Traduit du persan par Hassan Rezvanian

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poèmes
14 mars 2010
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Garde toi de prendre souci et peine
Pour amasser de l'argent blanc et de l'or jaune
Régale toi en compagnie de ton ami, avant que ton souffle
[chaud ne se refroidisse
Car après toi c'est ton ennemi qui se régalera
Omar Khayyâm (1021-1132)
Traduit du persan par Hassan Rezvanian
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7 mars 2010
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Les dimanches poétiques sont toujours le moment de charmantes surprises, aujourd'hui je vous offre pas moins de deux poèmes, non pas simplement transcrits, mais déclamés par rien moins que Guenièvre et Arthur soi-même... Royal ! (depuis une simple inversion d'épithète - pour faire genre - peut me faire pouffer au moment le plus inopportun, la magie arthurienne est sans limite)
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28 février 2010
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Quel poète mettre à l'honneur après six semaines passées à chanter Marceline ? Difficile question. D'autant que j'ai pris goût aux dimanches poétiques de Celsmoon. Fort heureusement, je me rends compte au détour d'un billet, que je ne vous ai, dans le passé, livré que deux poèmes de Jean Richepin. Un nombre pair ! Fi ! Ajoutons donc Aux oiseaux de passages et à l'épitaphe pour n'importe qui, cette belle Déclaration.
L'amour que je sens, l'amour qui me cuit,
Ce n'est pas l'amour chaste et platonique,
Sorbet à la neige avec un biscuit ;
C'est l'amour de chair, c'est un plat tonique.
Ce n'est pas l'amour des blondins pâlots
Dont le rêve flotte au ciel des estampes.
C'est l'amour qui rit parmi des sanglots
Et frappe à coups drus l'enclume des tempes.
C'est l'amour brûlant comme un feu grégeois.
C'est l'amour féroce et l'amour solide.
Surtout ce n'est pas l'amour des bourgeois.
Amour de bourgeois, jardin d'invalide.
Ce n'est pas non plus l'amour de roman,
Faux, prétentieux, avec une glose
De si, de pourquoi, de mais, de comment.
C'est l'amour tout simple et pas autre chose.
C'est l'amour vivant. C'est l'amour humain.
Je serai sincère et tu seras folle,
Mon coeur sur ton coeur, ma main dans ta main.
Et cela vaut mieux que leur faribole !
C'est l'amour puissant. C'est l'amour vermeil.
Je serai le flot, tu seras la dune.
Tu seras la terre, et moi le soleil.
Et cela vaut mieux que leur clair de lune !
Jean Richepin (1849-1926) Les caresses
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21 février 2010
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Pour Florinette, dont c'est le préféré...
N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !
N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !
N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas !
N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur.
N'écris pas !
Marceline Desbordes Valmore (1786-1859) poésies inédites
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14 février 2010
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Un poème de circonstance peut-être, toujours grâce à la divine Marceline...
Vous demandez si l'amour rend heureuse ;
Il le promet, croyez-le, fût-ce un jour.
Ah ! pour un jour d'existence amoureuse,
Qui ne mourrait ? la vie est dans l'amour.
Quand je vivais tendre et craintive amante,
Avec ses feux je peignais ses douleurs :
Sur son portrait j'ai versé tant de pleurs,
Que cette image en paraît moins charmante.
Si le sourire, éclair inattendu,
Brille parfois au milieu de mes larmes,
C'était l'amour ; c'était lui, mais sans armes ;
C'était le ciel... qu'avec lui j'ai perdu.
Sans lui, le coeur est un foyer sans flamme ;
Il brûle tout, ce doux empoisonneur.
J'ai dit bien vrai comme il déchire une âme :
Demandez-donc s'il donne le bonheur !
Vous le saurez : oui, quoi qu'il en puisse être,
De gré, de force, amour sera le maître ;
Et, dans sa fièvre alors lente à guérir,
vous souffrirez, ou vous ferez souffrir.
Dès qu'on l'a vu, son absence est affreuse ;
Dès qu'il revient, on tremble nuit et jour ;
Souvent enfin la mort est dans l'amour ;
Et cependant... oui, l'amour rend heureuse !
Marceline Desborde-Valmore (1786-1859) Mélanges
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7 février 2010
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08:00
Je pensais changer de poète tous les trois dimanches dans ce cadre de la poétique et néanmoins dominicale initiative de Celsmoon. Mais je ne suis pas prête à quitter Marceline tout de suite alors, comme finalement je suis le maître du blog (rire sardonique en option), c'est reparti pour trois tours...
Triste à ma cellule,
Quand la nuit s'abat,
Je n'ai de pendule
Que mon coeur qui bat ;
Si l'ombre changeante
Noircit mon séjour,
Quelque atome chante,
Qui m'apprend le jour.
Dans ma cheminée,
Un grillon fervent
Faisant sa tournée
Jette un cri vivant :
C'est à moi qu'il livre
Son fin carillon,
Tout charmé de vivre
Et d'être grillon.
La bonté du maître
Se glisse en tout lieu ;
Son plus petit être
Fait songer à Dieu.
Sait-il qu'on l'envie,
Seul et ténébreux ?
Il aime la vie,
Il est bien heureux !
La guerre enfiévrée
Passait l'autrefois,
Lionne effarée,
Broyant corps et voix ;
Mon voisin l'atome
Fut mon seul gardien,
Joyeux comme un gnome
A qui tout n'est rien.
Dieu nous fit, me semble,
Quelque parité :
Au même âtre ensemble
Nous avons chanté.
Il me frappe l'heure,
Je chauffe ses jours ;
Mais, femme, je pleure ;
Lui, chante toujours.
Si jamais la fée
Au soulier d'azur,
D'orage étouffée,
Entre dans mon mur,
Plus humble et moins grande
Que sa Cendrillon,
Oh ! Qu'elle me rende
Heureuse, ou grillon !
Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) Elégies
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31 janvier 2010
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Veux-tu recommencer la vie ?
Femme, dont le front va pâlir,
Veux-tu l'enfance, encor suivie
D'anges enfants pour l'embellir ?
Veux-tu les baisers de ta mère
Echauffant tes jours au berceau ?
- "Quoi ? mon doux Eden éphémère ?
Oh ! oui, mon Dieu ! c'était si beau !"
Sous la paternelle puissance
Veux-tu reprendre un calme essor ?
Et dans des parfums d'innocence
Laisser épanouir ton sort ?
Veux-tu remonter le bel âge,
L'aile au vent comme un jeune oiseau ?
- "Pourvu qu'il dure davantage,
Oh ! oui, mon Dieu ! c'était si beau !"
Veux-tu rapprendre l'ignorance
Dans un livre à peine entr'ouvert :
Veux-tu ta plus vierge espérance,
Oublieuse aussi de l'hiver :
Tes frais chemins et tes colombes,
Les veux-tu jeunes comme toi ?
- "Si mes chemins n'ont plus de tombes,
Oh ! oui, mon Dieu ! rendez-les moi !"
Reprends-donc de ta destinée,
L'encens, la musique, les fleurs ?
Et reviens, d'année en année,
Au temps qui change tout en pleurs ;
Va retrouver l'amour, le même !
Lampe orageuse, allume-toi !
"- Retourner au monde où l'on aime...
O mon Sauveur ! éteignez-moi !"
Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) - Elégies
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24 janvier 2010
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12:00
Le soleil brûlait l'ombre, et la terre altérée
Au crépuscule errant demandait un peu d'eau ;
Chaque fleur de sa tête inclinait le fardeau
Sur la montagne encor dorée.
Tandis que l'astre en feu descend et va s'asseoir
Au fond de sa rouge lumière,
Dans les arbres mouvants frissonne la prière,
Et dans les nids : " Bonsoir ! Bonsoir ! "
Pas une aile à l'azur ne demande à s'étendre,
Pas un enfant ne rôde aux vergers obscurcis,
Et dans tout ce grand calme et ces tons adoucis
Le moucheron pourrait s'entendre.
Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) - Poésies inédites
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17 janvier 2010
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08:00
Grâce à Lou, je continue le parcours poétique du dimanche avec une dame de lettres que je ne connaissais pas jusqu'alors - shame on me !
Un moment suffira pour payer une année ;
Le regret plus longtemps ne peut nourrir mon sort.
Quoi ! L'amour n'a-t-il pas une heure fortunée
Pour celle dont, peut-être, il avance la mort ?
Une heure, une heure, amour ! Une heure sans alarmes,
Avec lui, loin du monde ! Après ce long tourment,
Laisse encor se mêler nos regards et nos larmes ;
Et si c'est trop d'une heure... un moment ! Un moment !
Vois-tu ces fleurs, amour ? C'est lui qui les envoie,
Brûlantes de son souffle, humides de ses pleurs ;
Sèche-les sur mon sein par un rayon de joie,
Et que je vive assez pour lui rendre ses fleurs !
Une heure, une heure, amour ! Une heure sans alarmes,
Avec lui, loin du monde ! Après ce long tourment,
Laisse encor se mêler nos regards et nos larmes ;
Et si c'est trop d'une heure... un moment ! Un moment !
Rends-moi le son chéri de cette voix fidèle :
Il m'aime, il souffre, il meurt, et tu peux le guérir !
Que je sente sa main, que je dise : " C'est elle ! "
Qu'il me dise : " Je meurs ! " alors, fais-moi mourir.
Une heure, une heure, amour ! Une heure sans alarmes,
Avec lui, loin du monde ! Après ce long tourment,
Laisse encor se mêler nos regards et nos larmes ;
Et si c'est trop d'une heure... un moment ! Un moment !
Marceline desbordes-Valmore (1786-1859) - Romances
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