Marine, c'est un peu Maureen, le nom de sa mère dont elle a hérité les cheveux roux et les taches de son d'irlandaise. De retour à Québec depuis peu, elle fait la connaissance, près de la tombe de sa mère, d'un vieil écrivain qu'elle connait pour avoir entrepris de traduire en anglais un de ses roman, la piste de l'Oregon. Entre eux une relation étonnante va se nouer, faite d'amitié et d'amour, à la fois intime et distante, lui vivant de mots dans sa tour du vieux Québec, elle dans un chalet de l'ile d'Orléans avec des chats, des chevaux et des hérons bleus... Leur connivence se resserre encore le jour où Marine recueille un petit chat noir avec ce mot accroché à son collier : "Je m'appelle Famine, je suis sur la route parce que ma maitresse ne peut plus s'occuper de moi." Tous deux vont tenter de retrouver l'auteur du message...
Le style de jacques Poulin est une merveille, en particuliers quand il s'attache aux paysages du Québec qu'il connait (et aime) si bien. Les deux personnages qu'il met en scène ici sont de plus extrèmement attachants - l'un d'eux semble bien être une sorte d'écho de lui-même - et on se prend à souhaiter les accompagner un peu plus longtemps. La traduction est une histoire d'amour est un hymne au temps et à l'amitié amoureuse, à l'ile d'Orléans, au chant des mots, à la traduction qui épouse la pensée de l'autre, un peu aux chats aussi... c'est beau et léger comme un été sur l'Ile d'Orléans. Solaire !
La traduction est une histoire d'amour - Jacques Poulin - 2006 - Acte sud/Léméac
P.S. On me dit en régie qu'il existe une "plus ou moins" suite, L'anglais n'est pas une langue magique, comme ça tombe - hop dans ma pal québécoise :-)
PPS : Les yeux bleus de Mistassini qui est censé se passer un peu avant m'a moins plu par contre, Marine m'a manqué !
PPPS : De cet auteur je recommande aussi La tournée d'automne, une petite merveille dont je ne retrouve pas la chronique, de la à dire que j'ai oublié de l'écrire...