Habituellement je ne suis pas attirée par les nouvelles, cela se sait. Mais il y a des exceptions, par exemple quand Gaëlle Nohant publie (enfin) quelquechose après trois ans d'attente (fiévreuse pour ma part) depuis son sublime roman L'ancre des rêves. Et comme prévu, je me suis régalée.
Cinq nouvelles en tout, quatre assez courtes s'épanouissent autour du thème du grain de sable, un évènement, une décision et toute une vie prend un nouveau cap, une plus longue mais nous en reparlerons...
Ce qui est magnifique dans ces récits, c'est la vie que l'auteure sait insuffler à ses personnages en si peu de pages. Ils existent, on y croit, on y repense. Ceci ajouté à une écriture précise et élégante explique sans doute la magie qui se dégage de ces histoires denses et légères comme la vie. Seule la première qui donne son titre à l'ouvrage m'a moins convaincue mais je vais la relire je pense. Parfois il faut du temps et je crois que je suis définitivement en admiration devant le style de Gaëlle, qu'on se le dise.
Quant au Fondu au noir, la plus longue nouvelle du recueil - une centaine de pages, pratiquement un court roman - c'est un petit bijou policier, retors à souhait dans un style beaucoup plus incisif et tourné vers l'action, cinématographique pour tout dire, que les autres. Normal sans doute pour un mécanisme d'horlogerie efficace jusqu'au dernier mot qui se présente comme un hommage à Roman Polanski. Un must !
L'homme dérouté - Gaëlle Nohant - 2010 - Géhess éditions
PS : Merci Gaëlle pour ce moment de pur plaisir !
PPS : Lisez-le et si vous n'avez pas encore lu L'ancre des rêves : mais qu'est-ce que vous attendez ?
PPPS : Et ce nouveau roman dame Nohant, il en est où ?