A l'aube de ses trente ans, Haruki Murakami décide de revendre le club de jazz qu'il dirige depuis sa sortie de l'université pour écrire des romans. Rapidement cette nouvelle "sédentarité" alliée à une soixantaine de cigarettes quotidiennes, quelques bières fraîches et la prise de poids qui en découle le conduisent à revoir de fond en comble son hygiène de vie. Le noctambule se met à se coucher tôt, se lever de même, arrête de fumer, de manger de la viande et commence à courir. Et comme toujours lorsqu'il décide de se consacrer à quelquechose, il le fait sérieusement - dix kilomètres ou plus par jour, six jours par semaine, un marathon par an. Pourtant ceci n'est pas vraiment un livre sur la course à pied, l'auteur court certes mais quand il parle de souffrance, de ténacité, de régularité ou de discipline, de quoi s'agit-il exactement, de course ou d'écriture ?
Haruki Murakami est un auteur que j'apprécie énormément, j'ai donc été séduite à l'idée d'entrevoir, même de façon très fragmentaire, un peu de sa "vraie" vie et finalement j'ai apprécié l'excursion. Certes on est loin de l'univers à la fois légèrement onirique et si rigoureux de ses romans, cet ouvrage se présente plutôt comme une suite de méditations parfois un rien décousue autour de la course de fond, de l'effort, de la discipline, autour aussi du lien entre sa personalité, ses motivations et ses méthodes d'entrainement à moins que ce ne soit d'écriture, autour des rapports particuliers, on pourrait presque parler de dialogue interne, qu'il entretien avec son corps, ses genoux, ses muscles comme autant de parties de lui-même qui devraient avoir droit à de la parole et suffisament d'attention sous peine de se révolter. Pour autant cela n'a rien d'une autobiographie, plutôt une réflexion autour de la question : mais pourquoi tout cela? pourquoi tant d'efforts? Le style est bien là toujours visuel, d'une précision méticuleuse, on retrouve tellement Murakami que cela m'a donné envie de repêcher dans ma pal les deux romans qui y décantent depuis bien trop longtemps. A réserver peut être à ceux qui apprécie déjà l'auteur. Différent !
Autoportrait de l'auteur en coureur de fond - Haruki Murakami - 2007 - traduit du japonais par hélène Morita - Belfond - 2009
L'avis, réservé, de Cachou celui plus positif de Mango
J'ai déjà parlé de Haruki Murakami...
Kafka sur le rivage
La ballade de l'impossible
Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil