Deuxième épisodes des carnets de Max Lieberman, du sang sur Vienne nous permet de retrouver les personnages de la justice de l'inconscient aux prises avec un tueur en série à l'obsession sanglante mais originale.
Une série de meurtres étranges met sur les dents la sureté viennoise. L'inspecteur Rheinhard fait bien entendu appel à son ami le jeune psychiatre Max Lieberman et à son ancienne patiente la méticuleuse scientifique anglaise miss Lyndgate.
Ce roman est l'occasion de découvir le monde de la médecine et de la psychiatrie naissante, mais aussi de celui des sciences et notament des sciences appliquées à la criminologie (encore un clin d'oeil à Conan Doyle). C'est aussi une découverte de Vienne la secrète parcourue de multiples courants de pensées, recelant de nombreuses communautés plus ou moins fermées, de nombreux cercles plus ou moins secrets, plus ou moins clandestins. La montée du pangermanisme et de l'intolérance se dessine en filigrane nourrie des craintes liées aux innovations de toutes sortes, aux nouvelles formes de pensée et d'art assimilées à une dégénesrescence des valeurs traditionnelles.
Un excellent polar bien monté bien mené avec toujours cette structure entrecroisée qui tient bien en haleine et des personnages attachants et complexes. En toile de fond, la fin d'un monde annoncée, bien plus que les meurtres poétiques en leur genre, fait parfois un peu froid dans le dos.
Du sang sur Vienne - Franck Tallis - 10/18 - 2006