Alors résumons nous, Fabrice del Dongo est né près de Milan avec le don de se faire aimer des femmes. Sa mère, ses soeur et surtout sa tante ne peuvent rien lui refuser, avec son père et son frère par contre l'entente est difficile. A 16 ans, le jeune Fabrice se précipite en toute candeur au secours de l'empereur Napoléon, il arrive à pied d'oeuvre le jour de Waterloo. De retour en Italie, où l'empereur n'est guère en odeur de sainteté, il découvre que son frère l'a dénoncé aux autrichiens et qu'il est en danger... Heureusement sa tante, la très belle duchesse Sanseverina, a entre temps rencontré le comte Mosca, premier ministre du duché de Parme. A eux deux ils ont bien l'intention de donner à Fabrice la meilleure carrière qui soit, si seulement Fabrice ne plaisait pas tant à sa tante, si seulement Fabrice daignait se soucier de cet avenir qu'on lui prépare...
Voilà bien pauvrement résumé le fil conducteur de ce foisonnant roman. Fabrice del Dongo est-il réellement le personnage principal du roman? J'en doute. Pour moi la Sanseverina et Mosca sont bien plus riches, plus intéressants, plus intriguants, plus subtils, plus tout ! Fabrice n'a qu'une chose pour lui son aptitude au bonheur même dans les moments les plus étonnants. Quand à celle qui finira par capturer son coeur, la douce et sage Clelia (!), elle m'a semblé un personnage vraiment extraordinaire, totalement écartelée entre ce qu'elle considère comme son devoir et les aspirations de son coeur, ses choix et les raisons qu'elle se donne sont totalement hallucinants. Tous ces personnages s'épanouissent dans une intrigue aux multiples rebondissements, ils ne cessent d'aller et venir, toujours par mont et par vaux, toujours à ourdir de nouveaux projets, à combattre ici, manipuler là, intriguer tant et plus. Je pourrais aussi parler du style mais est-ce bien nécessaire, j'ai peur de n'avoir que de pauvres choses à dire devant tant d'élégance.
Un dernier point quand même, je me dois de remercier infiniment la so mysterious blogueuse (la reconnaîtrez-vous, derrière cette édition de la Chartreuse en espagnol ?), grâce à qui je fais désormais officiellement parti des Happy few!
La chartreuse de Parme - 1839 - Stendahl
