
Il s'ouvre sur l'arrivée du juge et de sa famille dans un nouveau poste, plus excentré que les précédents dirons-nous, en l'agrémentant d'un joli complot politique magistralement résolu (c'est le bien le moins) par notre juge. Ce dernier doit ensuite faire face à trois affaires distinctes, dont chacune est à mon sens un petit bijou. Un meurtre en chambre scellée, un enlèvement insoluble et une sombre histoire de testament disparu mettent autant en valeur la perspicacité du juge que l'atmosphère ambigüe de cette ville frontalière peuplée en bonne partie de Ouigours et d'entrevoir les relations complexes tissées entre l'empire du milieu et ces peuples nomades du nord et de l'ouest qui finiront un jour par le conquérir avant d'y être absorbés.

Comme dans d'autres épisodes des "débuts", Van Gulik campe ici un personnage du temps plutôt réaliste, épris de justice et d'équité certes, mais aussi pour le moins conservateur et intolérant, en matière d'art et de barbares notament, et n'hésitant pas à user de moyens que notre éthique moderne réprouve, tel les châtiments corporels voire la torture. Ces "défauts", qui n'en étaient pas à l'époque, ajoutent une touche d'humanité à ce formidable personnage et donne plus de vraisemblance au tableau vivant et coloré qui s'anime sous nos yeux. Ceci ajouté à une galerie de personnages comme toujours fort bien troussés et à des intrigues subtilement retorses, nous donne tout bonnement un must !
L'avis de mon toujours très apprécié et très estimé frère-né-après-moi, Thom
Le mystère du labyrinthe - Robert Van Gulik - 1950 - 10/18
Dans les épisodes précédents
Les enquêtes du juge Ti
Trafic d'or sous les Tangs
Le paravent de laque
Meurtre sur un bateau de fleurs
Le monastère hanté
Squelette sous cloche
Le pavillon rouge
La perle de l'empereur
Le collier de la princesse
Assassins et poètes