25 septembre 2008
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Chronologiquement deuxième aventure du Juge Ti, Le paravent de laque appartient en fait à la seconde série de romans écrits par Van Gulik... celle qu'on pourrait appeler le juge Ti en voyage ! Pour éviter de trop nombreuses redites, l'auteur situait de préférence ses romans à l'arrivée du juge dans un nouveau poste. Désireux par la suite d'ajouter quelques épisodes (qu'on lui réclamait de toutes parts) il intercala entre les intrigues existantes quelques voyages de son héros. Certains personnages attachants eurent ainsi de nouvelles occasions de briller et j'attends avec impatience de retrouver le papillonant juge Lo. Mais pour la présente c'est à un juge beaucoup plus austère nommé Teng que Ti rend visite quelques semaines après les événements relatés dans trafic d'or sous les Tangs. Un juge Teng confronté à des problèmes personnels et professionnels particulièrement épineux pour lesquels il n'aura de cesse de réclamer l'aide de son estimable collègue.
Faire voyager le juge présente de multiples avantage, tout d'abord personne ne le connait, ce qui lui permet de réaliser sa "première" plongée incognito dans le monde de la pègre (il y en aura d'autre, le juge Ti éprouvant un certain plaisir à enquêter sur le terrain sous des déguisements divers). Ensuite, il n'a pas de contraintes officielles d'où un emploi du temps très souple, après-midi en maison de rendez-vous et charmante compagnie, chantage en officine, entrainement au combat rapproché. Le tout bien sûr pour les motifs les plus nobles : aider un de ses pairs, découvrir la vérité, satisfaire son insatiable curiosité, restaurer l'ordre et dans la mesure du possible faire respecter la justice.
L'intrigue bien retorse nous vaut donc une belle peinture des bas fonds et de quelques esprits passablement tordus. Les personnages secondaires sont toujours curieux et intéressants, prostitués, mendiants, déserteurs, fonctionnaires s'agitent sous nos yeux essayant de tirer le meilleur partie possible du sort qui leur ait échu. En cela l'auteur comme à son habitude fait preuve d'une singulière fraicheur et d'une grande tolérance, bien que le juge soit impitoyable envers les criminels, il ne semble jamais éprouver de mépris, ni même de condescendance pour les déclassés et le menu peuple sur lesquels il exerce un pouvoir presque absolu. Mention spéciale pour l'irrésistible scène de déduction "clin d'oeil" ou un malfrat perce quasiment à jour les déguisements du juge et de son assistant offrant au-dit juge en plus d'une magistrale scène de pratique déductive, une superbe saute d'humeur holmesienne.
Je me demande bien ce que Thom en dit lui !
Le paravent de Laque - Robert Van Gulik - 1960? - traduit de l'anglais par Robert Guerbet - 10/18
Published by yueyin
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polars-rompol