Une jeune norvégienne est retrouvée morte dans des circonstances peu claires en Australie... Envoyer un officier sur place relève de la routine pour la police d'Oslo mais c'est aussi l'occasion d'éloigner un officier disons au minimum dérangeant.
Normalement il n'a pas grand chose à faire. Prendre contact avec les enquêteurs locaux, entériner leurs résultats et rappatrier le corps. Rien de compliqué.
Evidemment les choses vont tourner un peu différemment. Pas tant du fait de la personnalité d'Harry Hole, ledit norvégien, que de celle du policier de Sydney chargé de l'affaire, Andrew Kensington, un aborigène apparemment bien intégré dans la société australienne mais en fait profondément marqué par son itinéraire personnel. Un de ces enfants arrachés à leur famille par souci d'éducation lors d'un des épisodes les plus sombres de l'histoire australienne.
Lorsque l'enquête se révèle plus complexe que prévu et débouche sur une hypothèse que personne ne veut entendre, ce tandem décalé refuse de lâcher prise et se retrouve impliqué dans une traque destructrice.
J'ai retrouvé avec grand plaisir le personnage de Harry Hole découvert dans les cafards. L'homme chauve-souris, sa première enquête, permet de mieux cerner le personnage et son histoire chaotique, mais au delà je me suis laissé fasciner par cette enquête glauque, ces personnages torturés, cette australie féroce et poussièreuse qui se révèle dans chaque geste posé, chaque mobile éventé... plus qu'un excellent polar, un très beau roman.
L'homme chauve-souris - Jo Nesbo - 1997 - traduit du norvégien par Elizabeth Tangen et Alexis Fouillet 2002 - Gallimard/Folio policier - Prix du meilleur roman policier nordique 1998